Scarface par batman1985

Le personnage de Tony Montana a longtemps été un phénomène de mode dans les années 90 et 2000, représentant pour une jeunesse désoeuvrée la possibilité d'arriver à quelque chose dans la vie sans forcément suivre les sentiers les plus calmes pour y arriver. Le film Scarface fut pourtant un semi-échec à sa sortie. Pourtant, encore aujourd'hui, il impose de son aura sur certaines personnes et le personnage est bien ancré dans certaines moeurs (suffit d'écouter certains clips de pseudo rap pour s'en apercevoir). Pour en revenir au film lui-même, il est dirigé par Brian DePalma sur un scénario d'Oliver Stone. Bref, du joli monde, les deux ayant su s'imposer dans le monde du cinéma. A l'écran ni plus ni moins qu'Al Pacino pour incarner le gangster. Au final, ça donne un film certes réussi, mais à la réputation assez surfaite.
Pourtant, la grosse majeure partie de l'oeuvre est très bonne. Petit à petit de simple petite frappe, Montana se forge une place dans le monde de la délinquance. Sa montée en puissance se fait de manière calme à l'écran même si certaines séquences peuvent paraitre choquantes (la plus grande réussite en terme de mise en scène dans le film se situe certainement dans la séquence de la tronçonneuse où DePalma ne montre rien, mais où le téléspectateur a l'impression de tout voir.). Bref, c'est une montée en puissance réaliste qui est montrée à l'écran. Par contre, sa descente aux enfers sombre à mon goût dans un excès bien trop démesuré.
En effet, la puissance mégalomaniaque du personnage est traduite à l'écran par une grande demeure, symbole de réussite. La chute aux enfers s'effectue donc dans une démesure ponctuée par un assaut final assez ridicule en fin de compte. Au final, ce sont trente bonnes minutes du film qui sont gâchées. Certes, il était logique de voir le personnage de Montana mourir et que la violence pour arriver à ses fins amène un jour ou l'autre un retour de flammes, mais tout de même, il y avait certainement d'autres manières pour y arriver.
De la même manière je trouve que Pacino souffle le chaud et le froid. Sublime pendant deux heures et puis apparaissant soudainement perdu, comme s'il ne savait pas non plus comment maîtriser son personnage.
Mais sur près de 2h45, on ne s'ennuie presque jamais et on se retrouve en fin de compte devant un bon film de gangsters, mais certainement pas non devant le chef-d'oeuvre annoncé.