Je venais d'acheter le tome un de la BD histoire de tremper un doigt de pied dans l'hystérie collective. Le lendemain, j'ai regardé le film un peu hésitant, quelque part entre l'envie de connaître la suite de l'histoire sans attendre des mois, et la peur de me rendre compte que j'ai acheté le tome un d'une oeuvre dont j'aurais plus rien à foutre 2h plus tard. Le sentiment final est mitigé.
Le film semble être une adaptation très (trop ?) fidèle de la BD, si j'en juge à la parfaite adéquation de la première demi-heure au tome un. Ceci dit, on ne nous épargne pas les lourdeurs du genre, à savoir coller des putain d'onomatopées écrites à l'écran, chose insupportable à mon goût dans les adaptations. Déjà que le personnage se tape la tête contre un poteau pour expliciter son désarroi et que le son du cognement est comme multiplié par dix histoire d'un rajouter un peu, mais si en plus il y a un "BONK" écrit à l'écran, alors là on dépasse la notion de lourdeur pour aller jusqu'à la redéfinir.
Ceci dit, le film est intéressant à certains points de vue. Déjà, c'est n'importe quoi. Un bon point pour lui. Ensuite, c'est joli, en dépit des petits dessins relous par-dessus, on passe un agréable moment esthétique. C'est drôle. Toutes les filles sont très jolies (I'D TAP THAT).
Non, le meilleur, c'est probablement qu'on a le sentiment de retrouver le lycée (même si le personnage principal a 22 ans). Le groupes, les problèmes sentimentaux, la bonne grosse loose, son propre univers imaginaire et égocentrique façon "ma vie est une fresque épique, ok ?" ; des retrouvailles un peu idéalisées mais c'est là. Ceci dit, c'est aussi un défaut : en regardant le film je me suis rappelé que j'étais célibataire, qu'autrefois j'avais un groupe avec lequel je répétais, et que je jouais alors devant des filles qui voulaient mon corps. Insérer plein de mélancolie ici.
Bref, un peu lourd, un peu brouillon, mais chouette. Ceci dit, pas de geekasm comme prévu : le jeu vidéo est encore traité comme un truc qui fait bip bip, avec des boss de fin de niveau, un héros qui saute à vingt mètres et des boules de feu. Ok merci, je vois qu'on a pas fait de progrès depuis La Plage (Di Caprio dans la Jungle qui attrape des bonus). Non merci. Il reste un truc subtil à faire de ce côté là, puisque Scott Pilgrim n'en est pas un.
Bilan : original, plaisant, bien foutu, rigolo, nostalgique, mais pas exceptionnel.