On ne badine pas avec la douche

Je vois qu'il n'y a aucune critique positive sur ce film. Allez je m'y colle mais c'est vraiment parce que je vous aime bien.

C'est vrai que c'est une vraie bouse ce film, que le scénario est le même que le premier épisode, que les acteurs jouent mal, qu'il manque Sarah Michelle Gellard, que la photographie est pourrave, qu'on se fait royalement chier pendant 87 minutes, qu'il manque Sarah Michelle Gellard, que l'actrice principale ne donne même pas d'arrières pensées (à part celle de lui faire comprendre les conséquences de la médiocrité à coups de pelle), que les intrigues sont aussi élaborées qu'un scénario de Twilight, qu'un Fifthy Shades of Grey ou qu'un épisode de "Plus belle la vie". Et qu'il manque Sarah Michelle Gellard aussi.

Oui oui tout ça est vrai. Rien que pour cela les scénaristes, le réalisateur, les acteurs et l'entière équipe de tournage devraient être envoyés en stage intensif en Sibérie avec course en slip dans la neige et douche en plein air avant de les exécuter, eux et leurs familles (par précaution, la contamination pouvant être avancée) pour atteinte au bon goût et corruption de notre belle jeunesse.

Mais quand même... quand même.... CETTE PUTAIN DE SCENE DE LA DOUCHE ELLE CLAQUE QUAND MÊME UN MAX! Car c'est le seul moment du film où l'on tombe à genoux, où les mains se joignent et les yeux, emplis de larmes, se lèvent vers le ciel avec un "Merci Seigneur" avant d'entamer un Hosanna retentissant suivit d'un Te Deum tout aussi intense.

Ce 6/10 est donc la note de ces 2 minutes 30 de bonheur. Tout le génie de Roger Kumble s'exprime à travers de huis-clos palpitant. Scène intellectuellement intenable où notre héros et ses deux acolytes dissertent sur le sens véritable de la vie en général, plaidoyer vibrant en faveur de la libération de la femme. Une des deux gourgandines se fendra d'une critique sur la théorie de Georges Bataille selon laquelle l'érotisme est le simulacre de la mort dans son approbation même. Grand moment de rhétorique pure qui n'a rien a envier aux productions françaises.

Scène visuellement parfaite également. L'eau comme symbole d'un romantisme passé face à un gel douche, symbole honni du capitalisme triomphant. Cette eau ruisselant sur des corps jeunes et ferme, dévalant les collines à la recherche d'une échappatoire tout comme le fait cette jeunesse new-yorkaise en manque de repères. Ces courbes enfin comme un vibrant appel au voyage, à la joie, à l'amour. God bless la Fox, fer de lance de la libération sexuelle et de la libéralisation des mœurs, pour nous avoir offert cette ode à l'amour libre!

Ce film aurait du avoir la palme d'or à Cannes. C'est une évidence.