"Quand l'être humain se monnaye à prix d'or !"

Après l'excellent «Sicario» du canadien Denis Villeneuve, c'est au tour de l'Italien Stefano Sollima réalisateur du ténébreux «Suburra» de rempiler pour «Sicario : La guerre des cartels». Dans cette seconde histoire, les fils conducteurs du récit sont toujours Matt Graver (Josh Brolin), gradé d'une unité d'élite gouvernementale et bien sûr Alejandro Gillick (l'impressionnant Benicio Del Toro), «le Sicaire» (l'ancien tueur à gages.). Les deux personnages présents dans le premier épisode rempilent pour une histoire de terrorisme international lié aux clandestins et aux cartels mexicains. Un attentat sanglant à Kansas City faisant 15 morts dans un supermarché en prologue du film dévoile des liens étroits entre les trois kamikazes et les passeurs à la frontière américano-mexicaine. Matt Graver en mission à Djibouti est rappelé de toute urgence par le ministère de la défense. Les ordres sont clairs, Graver doit provoquer une guerre entre les Cartels mexicains pour instaurer le chaos. Pour ce faire, il recrute une équipe de barbouzes et fait de nouveau appel à Alejandro pour une périlleuse mission qui n'a aucune existence légale. Cette unité fantôme va devoir kidnapper la fille de Carlos Reyes, l'un des plus puissants chefs de cartels, rien que ça ! Le moins que l'on puisse dire, c'est que le réalisateur italien a le sens de la tragédie (on l'avait déjà remarqué dans le crépusculaire «Suburra») et la scène d'ouverture en est la preuve, l'attentat-suicide aux images absolument glaçantes annonce un long-métrage âpre et aride comme les paysages désertique du film. Porté par un Josh Brolin impeccable et un Benicio Del Toro toujours aussi charismatique, dont l'humanité refait peu à peu surface, «Sicario : La guerre des cartels» ne souffre en aucune façon la comparaison avec le premier volet. Durant 2h00, Stephano Sollima entraîne le spectateur dans un thriller tendu et ultraviolent dans lequel l'abject trafic d'êtres humains et le terrorisme font jeu égal avec la corruption et la voyoucratie politicarde qui n'hésite pas à faire couler le sang pour servir ses intérêts !