Les éléments naturels,air,terre,eau et feu,prennent corps et se transforment en monstres destructeurs.Heureusement qu'il y a Mystério,un super héros extra-terrestre,qui vient les combattre.Pour l'aider,Nick Fury,le patron du SHIELD,fait appel à Spiderman,le dernier Avenger encore opérationnel.Mais ce dernier,qui est dans le civil Peter Parker,un lycéen branleur et désinvolte,n'a aucune envie d'aller au charbon et préfère partir en voyage en Europe avec ses camarades du club scientifique du collège,son ambition étant de serrer la jolie MJ dont il est amoureux.Hélas pour lui,les "élémentaux" se manifestent partout où il va et il se trouve obligé de faire équipe avec Mystério."Far from home" est le volet central de la trilogie Spiderman Watts-Holland,deux ans après "Homecoming" et deux ans avant "No way home".Moins sérieuse que la trilogie Raimi-Maguire ou le diptyque Webb-Garfield,cette nouvelle fournée relève plus de la comédie à effets spéciaux que du pur fantastique.Marvel semble vouloir développer une génération de super héros plus fun et décontractés que ceux qui les ont précédés,genre Ant-Man ou ce Spiderman pas tellement concerné par les tourments d'un Monde à sauver.Parker est un lycéen avec des objectifs liés à son âge et peu désireux de mettre en accord ses grands pouvoirs avec de grandes responsabilités.Bastonner du petit délinquant dans son quartier lui suffit amplement et il ne se sent ni capable ni volontaire pour passer à la vitesse supérieure,ce qui peut aisément se concevoir.Après tout,quel ado raisonnable aurait envie de se friter avec des créatures surpuissantes et agressives alors qu'il pourrait lutiner de la gonzesse dans son canapé en bouffant du pop-corn?Mais on ne lui laisse pas le choix,ses dons extraordinaires devant obligatoirement être consacrés à la collectivité.Le film est moins réussi que "Homecoming" mais ça tient encore le coup grâce à cette bonne humeur déconnante qui imprègne l'histoire et dédramatise des enjeux qui sont toujours les mêmes.Jon Watts maîtrise solidement sa narration,les effets numériques sont extrêmement bien réalisés et spectaculaires,le rythme ne faiblit jamais et les scènes d'action dépotent entre deux punchlines rigolotes.Les décors de Venise,Prague et Londres sont superbes et complètent agréablement un visuel très travaillé.En outre le scénario est assez habile pour nous fourguer un twist vraiment inattendu et d'une cinglante ironie en plein milieu du métrage.Après,cette adaptation des BD de Stan Lee et Steve Ditko reste légère dans son propos et n'évite pas les invraisemblances et une certaine confusion.Les méchants bossaient pour Tony Stark,et personne ne les connait?Peter est un jeune ordinaire,gaulé comme un intercalaire,sans autre particularité que celle de tisser des toiles d'araignée,et il peut encaisser sans problème des chocs qui tueraient net un éléphant,comme quand il se prend dans le buffet un train lancé à toute allure?Par ailleurs ça reste gentillet,on veut de toute évidence éviter de choquer un public gnangnan.Par conséquent,en dépit des destructions massives opérées,on ne voit jamais ni morts ni blessés,et quand Parker s'apprête à exécuter son rival amoureux,on sait qu'il n'ira pas jusqu'au bout.Du cinéma mainstream qui sait rester dans les clous en somme.Tom Holland,23 ans à l'époque,a l'air assez juvénile pour faire illusion en collégien et la sympathie immédiate qu'il inspire le rend très convaincant en gamin immature essayant de se défiler face au danger.Zendaya joue MJ,qui n'était pas la proie de Spiderman dans "Homecoming",où il visait une autre fille.L'actrice est excellente en apprentie scientifique aux tendances dark mais cachant derrière ses allures d'affranchie une romantique pas insensible aux avances de Peter.Jake Gyllenhaal étale son monstrueux talent et campe un Mystério apte à changer en un clin d'oeil d'expression et d'attitude.Samuel Jackson en Nick Fury et Jon Favreau en Happy sont plus présents que dans l'opus original et c'est une bonne chose tant les numéros qu'ils livrent sont savoureux.Marisa Tomei,sur qui les années n'ont pas de prise,est toujours magnifique en tante May,et les jeunes copains du héros sont également très talentueux,qu'il s'agisse du vanneur mégalo Tony Revolori,du gros geek Jacob Batalon ou de la jolie blonde Angourie Rice.J.K. Simmons apparait brièvement à la fin dans son emploi de journaliste et annonce le film suivant en outant Parker.