Spiral: From the Book of Saw aurait pu être une délicieuse parodie sous la forme du one man show hilarant de son acteur principal également coscénariste et producteur délégué, Chris Rock ; il n’en est rien, et son personnage très sérieux, très premier degré dans sa bêtise, est tout bonnement insupportable du début à la fin, ne fait que gesticuler en jetant des « fuck » ou autres insultes au visage de ses collègues ou de son père.
Aussi, après une première exécution expédiée à la va-vite, nous avons le droit à un déballage des affaires privées dudit lieutenant Ezekiel Banks, qui ne sait visiblement pas laver son linge sale en famille : il braille, lève les bras au ciel en grimaçant, interprète une caricature de flic noir sortie des polars bis des années 80. Il semble être le moyeu autour duquel gravite l’ensemble du film, à tel point que les actions du bourreau se voient reléguées au second plan, en simple décorum. Nous tairons les artifices grotesques mis en place pour rajeunir les acteurs, ainsi que l’aspect convenu du scénario qui recourt à la violence gore pour tenter de donner un peu de rythme…
Darren Lynn Bousman reproduit les tics de réalisation qu’il adoptait dans les précédents volets, soit une esthétique clipesque hideuse dont la laideur n’arrive pourtant plus à nous dégoûter. Une profonde indifférence s’installe, certainement causée par la nullité de cette suite et par l’épuisement d’une saga incapable de se réinventer en profondeur.