They, too, never say die.

La raison qui nous fait revoir et re-revoir des films comme E.T. et Les Goonies avec une tendresse non-dissimulée, c'est que ces films étaient passés maîtres dans l'art de raconter une histoire pour enfants à des enfants faisant retomber les adultes en enfance, usant de référents plus ou moins intemporels pour planter un décor propre à susciter la nostalgie chez le plus bourru des adultes. Ainsi pouvait-on, sans complexe, s'enthousiasmer d'une histoire de pirates, d'extraterrestres ou de monstres avec le premier degré le plus assumé qui soit. Néo-sincère, post-ironique. Ton regard distancié d'individu ayant atteint l'âge de raison, tu le laisses au placard, le temps de cette plongée de 90 minutes dans ton enfance.

Super 8 parvient à recréer cela. En dépit de ses défauts et nombreuses maladresses que je laisse à d'autres le soin d'énumérer, le projet global fonctionne. Il suffit, pour s'en convaincre, de voir les yeux brillants d'excitation des mômes sortant du film, après la séance du mercredi après-midi, celle de 17h30 avant le dîner, murmurant "trop bieeeen" à leurs parents. Reste que c'est sans doute le blockbuster le plus divertissant de l'été, pas une seconde on ne s'ennuie, et que la focalisation enfantine qui nous conduit à regarder ce film avec candeur y est sans doute pour beaucoup.

Twist amusant, les productions Spielberg des 80s sont à leur tour entrées dans le jeu des référents qui génèrent la tendresse et la nostalgie, la boucle est bouclée et j'en passe (en témoigne le vieux logo Amblin, et que celui qui n'a pas pensé à Chunk/Choco en voyant Charles, le sidekick du héros me jette la première pierre).