(je commence à en avoir marre de devoir prévenir qu'il y a des spoilers dans chacune de mes critiques)
Gigi Abrams est pour beaucoup un dieu vivant, parce que bon, quand t'es le créateur de Lost, t'es un dieu vivant. Allez-y, excitez vous dans les commentaires, je m'en fous, je sais que c'est la meilleure série du monde et puis c'est tout.
Donc pour moi aussi c'est un dieu vivant et là, on nous dit qu'il fait un film. Puis on a une bande-annonce avec l'accident de train. La musique de la bande-annonce est plutôt bonne. Puis on a plus d'infos : déjà, Michael Giacchino fera la musique OHOHOH INTÉRESSANT, alors on télécharge la BO, et on écoute 4000 fois la dernière chanson parce que c'est la meilleure, évidemment. Mais on a d'autres informations : on ne verra pas vraiment le monstre, il y aura donc un monstre, et puis aussi des enfants, presque que des enfants. AAAHHHH NOOOON PITIÉ PAS DES ENFANTS. Puis on revoit la bande-annonce parce qu'elle est trop bien, parce que Gigi Abrams est un dieu vivant vous savez. Et puis on se dit que les enfants ont l'air pas mal. Et on attend fébrilement le 3 août.
Comment faire une critique construite quand toutes les idées me viennent en désordre dans ma tête ? Procédons par points en commençant par les acteurs.
PREMIER POINT : LES ACTEURS.
Des enfants qui jouent bien, des enfants qui jouent bien, des enfants qui jouent bien. Merci gigi, merci. Merci d'avoir fait un casting avec autant de justesse, d'avoir fait les bons choix, pris les bonnes personnes. Parce que vous pourrez dire à l'infini qu'il y a tous les clichés dans ce film, je vous dirai le contraire à l'infini. Je suis tout simplement stupéfait face à la subtilité des personnalités des personnages. Certes, chacun a un petit trait de caractère en plus, celui qui fait tout péter, celui qui vomit tout le temps, celui qui va finir avec la fille à la fin. Mais bon sang de bonsoir (ok, je viens réellement d'utiliser cette expression), calmez-vous, réfléchissez trois secondes et avouez que vous n'avez jamais vu un film comme ça, avec ce genre de personnages. Oui, je sais, je suis le défenseur de Super 8, mais il faut bien qu'il y en ait un.
Donc merci Gigi d'avoir fait les bons choix, même si pour ce que fait Michael dans la saison 2 de Lost, on repassera.
Ensuite les adultes. Plus là pour faire de la figuration qu'autre chose, eux par contre sont assez clichés. Le policier et l'alcoolique, amis mais pas trop, oui bon. Mais encore une fois, il a su éviter la grosse artillerie comme dans le face à face entre Joe et son père, pas poussif et assez juste, et dans la scène de la voiture avec les deux pères. "C'était un accident... C'était un accident..." sont les seules paroles du père de Joe et TANT MIEUX.
Enfin, pour finir avec les acteurs et les clichés, je voudrais parler de la scène finale (pas besoin de vous dire qu'il y a un méga spoiler à la fin de cette parenthèse), quand l'extraterrestre s'en va et qu'on voit Joe et Alice se donner la main. Eh bien je vous ferai remarquer qu'il ne s'embrassent pas, qu'ils ne se regardent pas romantiquement, que l'on peut juste voir un petit sourire s'esquisser sur leurs lèvres. SI CA C'EST PAS DE LA SUBTILITÉ MAIS DES GROS CLICHÉS JE NE COMPRENDS PLUS RIEN. Et puis de toute façon, que celui qui n'a jamais vécu ce genre de scènes lors d'une apocalypse me jette la première pierre. Je sais je sais, c'est facile de dire ça.
Passons à la réalisation en deuxième point.
DEUXIÈME POINT : LA RÉALISATION.
Tout d'abord parlons du film de zombies des jeunes. J'adore les "PLUS VALUS SUR LA PRODUCTION", déjà. Ouaip, je donne mon avis comme ça sans me soucier de vos "on s'en fout". Et puis le film des enfants est trop bien, mais ça tout le monde le sait.
Comme dans tous les films, on retient quelques plans fantastiques, et ici il y en a aussi. Le panneau de la station service qui cache l'attaque du monstre, l'explosion de la maison quand Joe est en train de parler (vers la fin du film), et puis autre chose que je suis bien obligé de mentionner : LA SCÈNE DU TRAIN. Des plans magnifiques, des enfants qui jouent bien la peur (oui oui), du gros son et du feu, plein de feu. Mais mieux que Michael Bay le truc. Et croyez-moi, dire qu'une explosion est meilleure que dans un film de Michael Bay, c'est vraiment un compliment.
Autre scène à égalité avec la scène du train, la scène du bus. Je vous vois déjà sourire en repensant à cette scène qui vous a fait sursauter au moins une fois, ou du moins vous cacher les yeux quand on voit le gros noir de la route et la porte qui s'ouvre sur la campagne obscure. Et là... ah ben non, en fait, ça fait pas pe- AAAAHHH. Voilà. Donc scène tout aussi cool, surtout le "tu sais pourquoi ils nous tueront pas ? ils nous tueront pas parce qu'on est des enf" BOUM. Et à la fin, encore un plan sublime quand les enfants sortent du bus à l'arrière alors que le monstre est à l'avant.
Mais parlons-en, de ce monstre.
TROISIÈME POINT : LE MONSTRE.
Les gros trolls vont se jeter dessus en disant qu'on voit que c'est des images de synthèse, et c'est malheureusement vrai. A la fin du film, la vue du monstre en gros plan est quand même un poil décevante. BEN OUI J'AI PAS MIS 10. Par contre, il est super bien incrusté. C'est-à-dire que le visionnage de Cloverfield quelques temps avant Super 8 nous met en condition pour voir de la bonne incrustation, tellement celle de Cloverfield était mauvaise. Après, j'adore les petits bruits de vibration, de distorsion, graves et aigus, que fait le monstre, tout comme celui de Lost. Donc rien que pour ces sons, j'adore le monstre.
Je voudrais par contre parler de son apparence. Eh, les réalisateurs, on en a marre d'avoir en permanence des monstres qui ressemblent aux humains ou aux animaux. Même avec quatre bras, il a encore deux yeux, un nez, une bouche et tout le reste. Pourquoi ne pas les faire ressembler à... des coussins par exemple.
CONCLUSION
J.J. Abrams est un dieu vivant.
VRAIE CONCLUSION
De part son scénario, sa réalisation mais surtout ses acteurs jeunes et pourtant géniaux, de part ses moments de suspense, ses sursauts, sa musique et puis en fait tout le reste, Super 8 reste et restera pour moi l'un des grands films de SF des temps modernes ne s'appuyant sur aucun livre ni faits historiques mais venant seulement du génie de J.J. Abrams. Tu sais, le dieu vivant.