Bonsoir tout le monde !
Alors aujourd’hui, on va parler d’un film tellement mauvais qu’il a réussi l’exploit de faire pleurer des fans de Mario… mais pas d’émotion. Plutôt du genre : « Pourquoi, Seigneur ? Pourquoi j’ai des yeux ? »
Je parle, bien sûr, du film Super Mario Bros de 1993.
Oui, celui où Bowser ressemble à un VRP en gel coiffant, où les Goombas sont des rugbymen avec une tête d’œuf Kinder, et où le Royaume Champignon a l’esthétique d’un frigo oublié dans un squat cyberpunk.
Déjà, faut comprendre : ce film, ce n’est pas une adaptation.
C’est un kidnapping de l’œuvre originale.
C’est le moment où Hollywood a dit : « Mario ? Connais pas. Mais j’ai une idée absolument atroce. On y va ? »
Et tout le monde a dit oui.
Le film commence avec Mario et Luigi, deux plombiers dont le charisme a été débranché au tableau électrique. Bob Hoskins, paix à son âme, a déclaré plus tard que ce rôle était « le pire de sa carrière ».
Et pourtant le mec a joué dans Hook, Qui veut la peau de Roger Rabbit et sûrement deux-trois pubs pour des assurances.
Donc si Mario est en bas de la liste, c’est qu'on touche du doigt quelque chose de cosmique.
Luigi, lui, c’est un ado attardé qui tombe amoureux en 12 secondes chrono, parce que dans ce film, le coup de foudre, c’est surtout le spectateur qui le prend dans la tronche.
Et là, pouf ! Ils arrivent dans une dimension parallèle, qui ressemble à New York si New York avait perdu un pari.
Mais alors, le Royaume Champignon, parlons-en.
Dans les jeux, c’est mignon, coloré, lumineux…
Dans le film, c’est une ville gérée par un dictateur coiffé comme un golden retriever sous gel fixation 11.
Bowser, ou devrais-je dire Dennis Hopper sous anxiolytiques, donne cette impression constante de se demander :
« Comment j’ai atterri dans ce truc ? »
Je pense que même lui ne le sait pas.
On dirait qu’il improvise toutes ses scènes, même celles où il respire.
Et les Goombas… MON DIEU LES GOOMBAS.
Normalement, dans les jeux, ce sont de petites créatures. Là, ce sont des armoires normandes en costard avec des têtes de tortues sous acide. On dirait des minions si Gru les avait construits pendant une gueule de bois atomique.
Ces trucs bougent avec la grâce d’un frigo sur roulettes.
Quand ils dansent dans l’ascenseur — oui, ils DANSENT — tu sens que le chorégraphe était en service minimum : « Bon, faites comme moi. Voilà. Balancez juste le buste. Ouais c’est parfait, c’est hideux. »
Et puis y a ce moment incroyable où Mario doit… faire du plumbing.
Oui. Ils ont fait un film fantastique où le héros résout ses problèmes avec un tuyau d’évacuation.
Même dans Mon beau-père et moi, les scènes de plomberie étaient plus épiques.
Daisy, elle, découvre qu’elle est une princesse d’une autre dimension et réagit avec la même intensité émotionnelle qu’à la lecture d’un ticket de caisse. « Ah, je suis héritière d’un monde reptilien ? Cool. »
Girl, même moi je panique quand mon colis Chronopost arrive en avance.
Mais le sommet du film, le Mont Everest du WTF, c’est la scène de dé-évolution.
On met quelqu’un dans une chaise, on appuie sur un bouton, et il redevient un singe ou un tas de slime.
J’ai pas de blague pour ça.
C’est déjà la blague.
Cette scène, c’est comme si les scénaristes avaient dit :
« Hé, si on faisait une satire politique ? Mais avec l’intelligence d’un grille-pain. »
Et le design général du film…
Qui a eu l’idée de transformer un univers mignon, coloré, joyeux, en un truc post-apocalyptique sponsorisé par la rouille ?
Tout est poisseux, sombre, humide…
On dirait que le décor a attrapé une mycose.
Y a plus de champignons dans cette ville que dans les armoires d’un hippie quarantenaire.
Les bottes de saut, aussi.
LES BOTTES.
Parce que dans les jeux, Mario saute, oui.
Mais là, ils se sont dit :
« On va lui mettre des bottes propulsées par du plasma extraterrestre ! »
Franchement, il aurait sauté plus haut en mangeant simplement un steak.
À un moment, Mario et Luigi s’habillent enfin avec les vrais costumes rouge et vert.
Et c’est là que tu réalises :
Ces tenues iconiques, ces couleurs, ce symbole de toute une génération… n’arrivent qu’à 15 minutes de la fin.
C’est comme regarder Batman et découvrir que le costume, en fait, c’est juste pour le dernier quart d’heure, parce qu’avant il portait un survêt.
Le film finit, enfin, et tu te dis :
« Bon, c’était atroce, mais au moins c’est fini. »
Et là…
Ils annoncent une SUITE.
Une SUITE !
Avec un cliffhanger digne d’une parodie de Retour vers le futur.
Tu sens que même la caméra n’y croyait pas.
Et finalement, ce film reste culte — mais dans le sens « secte étrange qui adore un artefact maudit ».
Un peu comme si une VHS de Super Mario Bros avait été retrouvée dans un temple maya avec écrit dessus : NE PAS REGARDER APRES MINUIT.
En résumé :
Super Mario Bros 1993, c’est un film tellement mauvais qu’il devrait être prescrit comme méthode radicale pour arrêter la nostalgie.
Un film qui, trois décennies plus tard, continue de nous rappeler :
Oui, on peut rater une adaptation. Spectaculairement.