Proche périphérie parisienne, ville dortoir aux rues sales, pleine d'immigrés et de prolos au bout du rouleau, de petites frappes qui se croient plus malins et de punks épouvantails. Lambert picole, veut crever en silence mais croise le chemin de Bensoussan, petit dealer sans envergure mais sympathique. Leur relation se crée comme une évidence malgré les différences d'age, d'origines, de valeurs et d'ambitions. Comme quand on croise quelqu'un pour la première fois et qu'on se dit "à demain" sans y réfléchir, juste parce que... ben parce que c'est comme ça la vie.
Pendant une bonne partie du film, je me suis dit qu'effectivement Coluche jouait bien, qu'il avait un langage du regard vraiment déstabilisant mais en même temps, qu'il restait encore dans son élocution trop du clown triste et maladroit habituel. Par moment, cette extrême douceur qui hurle son mal-être fonctionne, à d'autres, on sent qu'il "joue". Et puis il y a cette scène au lit avec Agnès Soral. On ferme sa gueule et on mange. Bien fort dans l'estomac. Encore plus parce qu'on sait ce qui arrive juste après. Un monologue de quelques minutes qui lui fait mériter son césar.