Nom d'une tomate !

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"Surnaturel"... "Irréel"..."Fantasmagorique"... "qui dépasse l'entendement".

Ce sont les premiers mots qui me viennent après avoir vu Terror Vision, horreur apocalyptique pondue par un Ted Nicolaou hallucinant de nullitude. Oui, nullitude, excuse le néologisme, mais sinon je pourrais être vulgaire. Plusieurs fois dans le film, je me suis trouvé à regarder mon compagnon d'infortune en articulant un "QUOI ?!" muet, tant l'intégralité du film m'a laissé coi.

Que ce soit un scénario improbable, des gags affligeants, des acteurs qui surjouent sans complexes comme si ce film devait être leur dernier (on applaudirait presque cet élan de lucidité), des effets spéciaux honteusement peint directement sur la pellicule ou des costumes à faire pâlir d'envie la maison Troma, tout te laisse sur le carreau, bouche-bée devant tant de whatthefuckisme - j'me découvre une nouvelle passion pour la néologisation- et même l'amateur de nanar averti pourrait se trouver paumé, les yeux ronds comme des soucoupes.

Terror Vision, c'est l'histoire d'une famille, les Puttermans, qui en plus de détenir le prix convoité de famille la plus conne d’Amérique, s'achète une nouvelle antenne satellite. Au même moment sur Pluton, un alien se fait vaporiser. Le monstre hideux atterrit dans le câble des Puttermans. En plus de naviguer entre les postes de télé, E.T se tape une boustiffaille d'humain. A chaque humain mangé, l'alien peut copier leur apparence...

Faut pas se mentir, il faut une grosse quantité de second degré pour apprécier ce film, c'est indispensable. Mais quand on laisse son cerveau à l'entrée, le film devient une succession hallucinée de blagues de mauvais goût et de situations rocambolesque à se tordre de rire et à pleurer des larmes de sang.

Le... "talent" des acteurs est à tomber. Surjouer comme il le font tient du prodige, voir même du miracle, tant et si bien que je pense qu'un personnage de cartoon n'aurait pas pu faire mieux. Et vas-y que je crie en ouvrant grand la bouche, que je gesticule comme un pantin désarticulé, que je fixe intensément la caméra. Toute la faute ne leur revient pas, les pauvres, puisque avec des personnages écrit à la truelle ils ont probablement juste suivi les directives d'un réalisateur malade. Et vas-y que je te colle le cliché du grand-père zinzin des armes, du métalleux trop grunge-destroy (Oscar Death, un indice dans le nom !!!) qui sort avec l'ado rebelle ou des parents échangistes qui ramènent un couple d'étrangers à la maison pour se taper une petite sauterie tandis que bébé fait dodo...

Quoi ??

En même temps, j'aurais du m'en douter, la déco d'la maison était un indice de taille. Bonjour les dégâts psychologique pour le gamin qui grandit dans une maison pareille.

Et c'est quoi ce couple d'échangistes bizarres qu'ils ramènent avec eux... Le type a un petit air de Bernard Henry-Lévy, mais version grec-homo. Ben oui, tous les grecs sont homos, 'fin voyons, c'est pas moi, c'est le film qui le dit.

Cerise sur l'étron inter-cosmique, la VF, la VF et son lot de répliques cultissimes à vous taper le cul par terre avec le dos de la cuillère en bois.
Le film commence par te balancer sans prévenir un petit "Eh, ma télé est tombée en rideaux, ça m'fait rater le clip des nouilles furieuses !!!" pour t'enchaîner en douceur avec un "Oh non, tu parles d'une couillonnade !!", puis un p'tit "Oh non, nous sommes de partouze ce soir !" glissé casual en mode tu-l'avais-pas-vu-v'nir-hein-ma-couille, te colle au sol avec un "Nom d'une tomate !" digne des plus grands avant de t'achever dans le sang à coup de ""Ici le commissariat, Sergent naimarre!"

Je t'épargne le reste, mais faut absolument le voir, un tel degré de mauvais devient presque génial !

Oh, l'alien qui vient de Pluton pour les aider s'appelle, j'te le donne dans l'mille émile.... Plutard. Version française de l'enfer, tiens !