Ken Russell réalise une comédie musicale sous la forme d'un spectacle de music-hall des années 20, donné dans un théâtre de Londres aux trois-quarts vide mais sous les yeux d'un célèbre réalisateur hollywoodien.
Hommage, peut-être aux comédies musicales américaines d'avant-guerre (quelques chorégraphies géométriques rappellent Busby Berkeley), "The boy friend" est une succession de tableaux variés dans des décors différents, entrecoupée de passages dans les coulisses, dont le personnage principal est une jolie et fébrile accessoiriste sommée de remplacer au pied levé l'actrice vedette. Le ballet représenté devant le public clairsemé est l'insignifiante histoire d'une jeune fille française de bonne famille rêvant de son "boy friend".
Sur un mode comique, les numéros dansés et chantés sont soignés mais pas vraiment entrainants et ont rarement l'élégance, la dimension et la profondeur de scène de leurs modèles américains. Surtout, les personnages, sur ou hors scène, cabotinent, n'ont aucune épaisseur comique ou humaine. De fait, on ne s'attache pas à ces petits artistes sans renommée dont certains -la vanité de la profession-, se croient pourtant incontournables.