La maison du bonheur...

Pour Thanksgiving, Marty décide de présenter sa fiancée, Lesly, au reste de sa famille dans leur belle demeure familiale. Sa sœur jumelle est impatiente de le revoir, mais anxieuse à l'idée de découvrir la personne qui accompagne son frère. Extatique mais aussi dépressive, elle vient de sortir de l’hôpital psychiatrique. Passionnée par Jackie Kennedy en qui elle aime se déguiser, ses proches jouent son jeu en l’appelant « Jackie-O ». Le plus jeune frère, Anthony, est hésitant, sans véritable but, jusqu'à ce que Lesly apparaisse… Quant à la mère, elle se tient en retrait, car elle ne peut rien faire contre certains des mauvais penchants de sa famille…

Le film est l'adaptation d'une pièce, et cela se sent. Le cadre est resserré dans les quelques décors, les répliques ont parfois l'éloquence théâtrale, et les acteurs sont peu nombreux mais bien utilisés. Cet héritage est présent, mais n'étouffe pas le film, contrairement à d'autres adaptations. L'ambiance délétère est parfaitement bien rendu dans le cadrage, la photographie et, surtout, dans le jeu des acteurs.

Parker Posey est incroyable, rayonnante dans sa folie perverse, dans l'auto-destruction qu'elle inflige à sa famille. Elle joue Jackie-O avec toute la force et la fragilité de son personnage, ce qui lui permettra de gagner le prix de la meilleure actrice à Sundance. Elle éclipse inévitablement les autres comédiens sans pour autant les écraser, ils participent aussi à faire vivre ce film par leurs humanités et leurs non-dits.

Une surprenante découverte mais agréable et captivante. Ce drame mené d'un air badin ne vous fera pas pleurer dans les chaumières, mais il laissera un goût amer, celui des secrets de cette famille qui la pourrissent de l’intérieur.

Il s'agit du premier film de Mark Waters, qui fera par la suite Mean Girls (Lolita malgré moi en franchouillard), une très bonne comédie américaine elle aussi hautement recommandable.