Las Vegas, une danseuse de revue apprend qu'après trente années à faire le show, celui-ci va être fermé, la laissant dans l'expectative sur son avenir, et ce d'autant plus qu'elle approche de la soixantaine. Elle est indécise sur son avenir, tout en voulant se rapprocher de sa fille qu'elle a négligée.
Auréolée de critiques élogieuses, voire délirantes, le troisième film de Gia Coppola souffre un peu de cette réputation, car au fond ce n'est que l'histoire d'une femme au tournant de sa vie professionnelle, puis personnelle, ce qu'on a vu des tas de fois au cinéma. Mais ici, c'est plus à voir par le prisme de Pamela Anderson, qui joue cette danseuse d'un autre âge, qui est vraiment formidable, qu'on voit au naturel, avec très peu de maquillages, et qui pourrait être son double fictif. Elle qui a tout donné pour ce spectacle est comme larguée dans le vide, avec une peur de l'après, jusqu'à tenter une reconversion dans un autre genre de show, avec une scène d'audition humiliante où on sent qu'elle n'est pas à sa place, mais on lui comprendre que oui, elle est trop vieille. Elle est entourée d'une bonne distribution avec Jamie Lee Curtis, son amie, Billie Lourd qui joue une jeune danseuse qui voit en Anderson une figure maternelle, ou encore le touchant Dave Bautista, le patron du cabaret qui va fermer, une sorte de grande armoire mais qui cache un coeur tendre.
Le film est plutôt juste, sincère, parfois émouvant quand la caméra semble scruter le visage de Pamela Anderson, dont on sent qu'elle a dû passer par des épreuves dans sa vie. Si j'aurais un seul reproche à faire, c'est de ne jamais montrer de spectacles, uniquement par le biais des coulisses où on voit la longue préparation avant d'aller sur scène, sauf une seule fois, celui qui clôt le film. Il paie sans doute son budget très modeste, deux millions de dollars, avec cette mise en scène caméra à l'épaule, mais je pense que le résultat final est d'autant plus fort que c'est Pamela Abderson à l'écran, qu'on a eu tendance à sous-estimer de par son côté bimbo et qui pourrait être une révélation majuscule.