Tout commence avec The Babysitter Murders, court-métrage tourné il y a quelque années comme vitrine pour une campagne de financement participatif. Pragmatique, Ryan Spindell sait que la vie d'un court-métrage est aussi longue que celle d'un type atteint d'un cancer du pancréas sans couverture maladie. Du coup, plutôt que de faire trois ou quatre courts qui finiront perdus dans la masse de film produits chaque année, il a eu cette formidable idée du film d'anthologie. Cela donne plusieurs histoires indépendantes sur la forme mais connectées entre elles par des micro liens. C'est là que réside toute la force narrative de ce long-métrage qui arrive à tenir en haleine pendant 1h48. La formidable prestation d'un Clancy Brown et son personnage miroir incarnée par Caitlin Custer, apportant une continuité au récit. Le tout ficelé par des personnages secondaires qui reviennent comme un running gag.
Même si le film n'est pas très original dans sa mise en scène en s'inspirant fièrement des Wes Craven, elle a le mérite d'être efficace et bien rodée.


J'ai pour ma part sursauté comme une puce quand la femme à la robe jaune fait tomber sa montre. Je croyais être immunisé à ce genre de trucs.


Le film est construit de façon crescendo tant ça soit sur la longueur des histoires contées, leur incidence sur le récit principal mais surtout dans la violence. Évidemment, l'acmé de ce long-métrage se situe lors du dernier segment, mentionné en introduction de ce billet, qui se révèle autant méta que brutal. C'est dommage qu'à ce moment là, le réalisateur cède à la tentation de l'effet pur alors qu'il avait su s'en préserver jusqu'à maintenant.


Par ailleurs, l'auteur évite l'écueil du rétro vintage hispter en plaçant son récit à la fin des années 50. Aidée par une direction artistique efficace, nous rentrons dans ce monde comme dans un livre à images ouvert.


Franchement drôle, gore et graveleux par moments,
angoissant comme un test à MST, ce film d'anthologie est une agréable réussite. Ce qui n'était pas évident tant les obstacles potentiels, évités brillamment pour la plupart. Reste à voir comment cet hybride cinématographie va rencontrer son public.

Alcalin
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le 13 déc. 2019

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