Le sublime de la montagne aux cendres noirs

(critique sans spoiler important)


Le film est constamment magnifique dans chacun de ses visuels (dans la façon de filmer les paysages imposant comme lors du premier plan du film sur un volcan qui impregne la rétine ou dans la composition des cadres) et la mise en scène fonctionne très bien (la fluidité des mouvements de caméra et certains plans séquences).


Les bémols sont au niveau du scénario qui est cousu de fil blanc et le rythme qui perd en intensité après les 30 premières minutes. Sinon l'action est bien mise en scène, on a pas mal d'hémoglobine ce qui est plutôt cool mais le film est assez dur et violent moralement ce qui m'a parfois mis mal à l'aise.


C'est le signe d'une véritable radicalité de proposition car c'est très rare qu'un film me mette mal à l'aise. Je pense que le film fonctionne sur moi grâce à la reconstitution historique admirable et au premier degré constant du film qui donne un aspect lourd et grave à chaque instant du film, par exemple les séquences d'action ne sont pas réjouissantes et euphorisantes comme dans certains films pop que je peux affectionner tout autant (en dehors de la quintessence du pop sans talent de mise en scène qu'on retrouve chez Marvel).


En somme, The Northman est un film qui marque pour sa beauté jamais vu auparavant sur un écran de cinéma combiné à une ambiance sombre et sauvage capable de placer le spectateur dans une sorte de transe dans ses plus grands instants à savoir sa première demi-heure, son final et des représentations fréquentes de la nature. Ces qualités qui font - à mon sens - du film une expérience peu comune dans le paysage cinématographique actuel sont toutefois légèrement ternies par la faiblesse narrative du récit qui n'est pas uniquement dû à son statut de film de vengeance et d'épopée vikings épuré dans sa narration mais surtout à une impression de stagnation du récit dû à une répétion de certaines séquences (les rencontres avec des sorciers qui arrive de façon chaotique et les vues de "l'arbre") ainsi qu'au non acomplissement de la quête du héros alors qu'elle semble facilement réalisable ce qui a forcément un impact très violent sur le rythme et l'attention du spectateur. Malgré tout, il s'agit d'un des films les plus impactants visuellement de 2022 et j'encourage vraiment à aller le voir en salle (il me donne envie de découvrir les autres films de Robert Eggers entre autre The Witch et The Lighthouse).

KumaKawai
8
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le 12 mai 2022

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KumaKawai

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