Les pines, dans le pied.

Vous comprenez, cette histoire est tellement belle, noble et ambitieuse que Canal + Vidéo a un peu flippé à l'idée que l'on reste comme une poule face à un couteau au moment du générique de fin.
Du coup, ce ne sont pas moins qu'un philosophe (Thibaut de Sainte-Marie, c'est pas du tout chou, comme nom, quand on est filôsôôôphe ?), un critique des Inrocks et une autre de Télérama qu'ils ont réuni pour un bonus roboratif nous expliquant bien tout comme il faut tous les enjeux, au cas il nous en aurait manqué un peu en cours de route.

Le poids du destin, de la paternité, des remords non exprimés qui ne ne peuvent se résoudre que dans la génération suivante, si vous voulez tout bien comprendre, direction le bonus du BluRay ou du DVD, donc.

One step beyond

De fait, l'aspect ambitieux de l'écriture qui coupe l'histoire en trois grands chapitres est éminemment casse-gueule. Parce que ça ressemble un peu à un film à sketch (même si les personnages restent les mêmes) et qu'il est du coup assez compliqué (et en grande partie raté) de maintenir un intérêt constant, en basculant d'un personnage principal à un autre en court de film.

A l'instar de l'écriture, la réalisation oscille en permanence entre classicisme plaisant et prétention à la limite du boursouflé, et le film se termine sur cette touche mitigée, en équilibre entre qualités réelles et défauts nombreux, qui nous fait dire que la somme n'est pas égale à l'addition des détails, que le propos n'est pas à la hauteur de certaines de ses scènes.
Comme si Cianfrance avait visé un peu trop haut, et que chaque chapitre nous faisait descendre d'un étage pour finir, au bout du compte, un peu trop près du rez-de-chaussée.

Sinon, un grand merci, à Ryan et Bradley de nous rappeler qu'on peut être un super beau gosse tout en arborant un jolie tête de pine.