Le teen movie a souvent mauvaise réputation car s'il dépeint des situations d'ados tout en s'adressant aux ados, il s'enfonce bien souvent dans une superficialité entretenue par une Amérique friande de cheerleading et cultivant le mythe du rêve américain à travers des ados plus ou moins populaires voulant monter en grade à l'échelle de la cour de récréation. A cause de cette idée répandue, le teen movie est immédiatement considéré comme le film à jeter à la poubelle ou bien à regarder lors d'une pyjama party lorsqu'on est soi-même une ado de 14 ans. Pourtant, tout comme certains films pour enfants, certains de ces teen movies méritent qu'on les considère comme des oeuvres intelligentes dépeignant une certaine réalité avec délicatesse et poésie. C'est le cas de The Sisterhood of Night, un film malheureusement peu distribué lors de sa sortie. Réécriture de la pièce de théâtre Les sorcières de Salem (The Crucible) d'Arthur Miller, le film fait la critique d'une société américaine se nourrissant sans cesse d'une paranoïa dont elle est à l'origine, d'une société où la toute puissance des réseaux sociaux et de la presse permettent à des rumeurs, nées de conflits d'ego entre jeunes lycéennes, de se propager à vitesse grand V.
La narration de The Sisterhood of Night est intéressante. En effet, Caryn Waechter entretient longtemps le doute sur les activités du réseau "The sisterhood of night", ce qui entretient une tension continue sur l'ensemble du film. Mais si les filles du groupe secret sont si mystérieuses, elles n'en demeurent pas moins attachantes.
S'adressant d'abord aux ados, le film utilise malheureusement quelques codes du teen movie dont on se serait bien passé (passages au ralentis dans les couloirs du lycées pour ne citer que ça). Cependant, ces procédés se fondent plutôt bien dans cette intrigue bien plus sombre et profonde qu'un Mean Girls ou autre film à la même sauce.
L'utilisation des couleurs, tantôt délavées tantôt marquées par des teintes bleutées, joue beaucoup dans l'esthétique froide de ce film qui doit également sa beauté à l'interprétation touchante des jeunes actrices. Georgie Henley est impressionnante dans son interprétation de Mary Waren et nous fait oublier l'étiquette de la petite Lucy de Narnia, qui lui avait été accolée.
The Sisterhood of night, s'il est porteur d'un message intéressant et empreint d'une belle image occupée par des actrices prometteuses, raconte avant tout une histoire prenante et énigmatique, qui saura séduire les amateurs de mystères et d'enquêtes.

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le 16 nov. 2015

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