Voilà, j'ai vu. Je ne m'attarderai pas sur le ridicule achevé de certaines scènes aux dialogues absurdes ("Je ne pense pas que vous soyez un trou du cul, mais je pense que vous faites tout pour en être un"... gna gna gna bla bli blu lol), je me contenterai juste de dire que je viens d'avoir la confirmation définitive que David Fincher se prend vraiment pour Dieu.
Car manifestement, d'après lui (qui s'identifie sans aucun doute possible au pauvre Mark Z.) le génie est persécuté par la société de peur qu'il n'en change les codes et révolutionne les mentalités (c'est le fondement même des théories objectivistes). Le pauvre petit surdoué est vraiment embêté par tout ce qu'on fait de lui et qui le dépasse, pauvre petite biche manipulée par les grands voyous de la finance et par ses soi-disant amis. Tout comme le pauvre David F., qui doit être très très frustré qu'on ne comprenne pas le génie de ses films, que les milieux élitistes du cinéma ne l'aiment pas vraiment et que les producteurs ne soient pas prosternés à ses pieds comme il le mérite. Lui qui fait tant pour changer les conventions et faire en sorte qu'on parvienne au temps béni où les hommes partiraient à la chasse tandis que les femmes pileraient du millet sur les ruines des autoroutes... comme il l'expose dans le ridicule Fight Club.
Ah, le mythe du self made man américain, milliardaire triomphant de la vieille caste dominante aux accointances assumées avec les anciennes royautés d'Europe, et un peu ridicule... Une manière de remplacer un réseau par un autre ? C'est vrai que c'est quand même plus facile que d'essayer d'y entrer. C'est comme les enfants qui, rejetés d'un cercle d'amis, font tout pour en créer un nouveau autour d'eux en disant : "de toute façon le mien est mieux que le tien".
Bref, un film qui en dit long sur la manière dont son réalisateur imagine les relations sociales, un film de campus dont les personnages principaux n'ont pas d'autre préoccupation que de se mesurer les uns aux autres, de se bourrer la gueule dans des soirées crétines et de savoir qui couche avec qui et quand, un film dans lequel les femelles ne sont que des proies ou des récompenses, ce qui j'en suis sûr doit beaucoup plaire à toutes les filles. Merci qui ? Merci David Fincher !