Le chemin du deuil est long et chaud

J'avais envie de voir ce film de Emilio Estevez depuis un bout de temps ; mais c'est vrai que cette envie s'est renforcée après que mon cousin ait cité ce film parmi ses favoris. Faut dire qu'il a parcouru ce pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.

C'est plutôt décevant : il ne se passe pas grand chose, c'est assez mou, les conflits sont plus internes qu'externes et de ce fait, on s'ennuie un peu. Les personnages sont intéressants mais leur développement est assez convenu une fois les présentations faites. Le plus décevant, c'est le côté religieux : tous les personnages vont ressentir cet appel, même s'il ne constitue pas une finalité (encore heureux) alors que le spirituel (et son trajet) peut se traduire autrement que par une croyance catholique.

La mise en scène est soignée ; le découpage tient la route et le montage est rythmé comme il se doit. La Bo est adéquate, la photographie aussi : on est bien dans un roadmovie avec tous ces ingrédients ! Le bémol, c'est qu'on ne sent pas le temps passer, les personnages n'ont pas l'air assez crevé. De plus, mais là c'est aussi un souci narratif, on ne ressent pas vraiment la difficulté de parcourir un tel chemin : rappelons que la père improvise cette randonnée de plusieurs semaines et qu'il devrait être bien plus éreinté.

Si les apparitions du fils sont bien dosées, on regrette que le personnage principal ne vive pas de véritable tourment durant sa marche comme les randonneurs de longue distance connaissent. Surtout à un moment si tragique de sa vie.

Bref, c'est un peu mou, un peu facile, mais mignon on va dire.