Le néant
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le 9 sept. 2023
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‘Toni, en famille’ est un assez bon film, mais peut-être pas un assez bon justement. Conseillé par trois critiques du Masque et la Plume, j’ai du mal à partager leur enthousiasme. Le film est sympathique, tendre mais ne décolle jamais vraiment.
Antonia, dite Toni, élève seule ses cinq enfants. Un job à plein temps. Elle chante aussi le soir, dans des bars, car il faut bien nourrir sa famille. Aujourd’hui ses deux aînés s’apprêtent à rejoindre l’université. Alors Toni s’interroge : que fera-t-elle quand toute sa progéniture aura quitté le foyer ?
Du film se dégage une indéniable sincérité. Le réalisateur aime ses personnages et les accompagne dans leurs évolutions respectives, leurs cheminements dans la vie pendants plusieurs semaines. La mère va-t-elle réintégrer une université ? Les deux aînés vont-ils quitter le nid ?
Le film séduit par son authenticité et sa justesse. Les scènes sonnent justes. Le spectateur en a vécu certaines et s’identifie immédiatement. Certaines choses sont très bien vues, comme le fils cadet très colérique qui ne trouve pas sa place. Comme dans la plupart des familles, on passe des rires aux larmes en un claquement de doigt. Tout est dans cette famille aussi léger que grave, mais rien n’est jamais vraiment dramatique.
Cette recherche de justesse, d’authenticité est aussi la limite de ‘Toni, en famille’. Tout est très quotidien, très ordinaire et ne sort jamais des sentiers battus. Il y a un peu un aspect ‘catalogue’ : le fils qui fait pipi au lit, les deux aînés qui s’inscrivent sur ParcourSup, l’audition de danse, les courses.
Le film est assez étrangement construit. Scénaristiquement, le film suit une ligne directrice, l’évolution de la mère. Pour les enfants, le cinéaste procède davantage par vignettes. C’est à la fois la force et la faiblesse du film. Certaines vignettes sont très réussies. Par exemple, la séquence d’ouverture où l’on découvre que tenir à six en voiture n’est pas chose facile. Ou celle, très bien pensée, du rendez-vous chez le dentiste au cours de laquelle défilent les cinq enfants. La scène est très bien montée, la rendant drôle et révélatrice du rapport de chaque enfant avec leur mère.
Ce qui est dommage, c’est qu’avec ces petites touches, ces vignettes, on n’a pas vraiment l’impression de suivre tous les enfants. On les voit à certains moments, à d’autres moins. Manque la continuité. D’autant, que deux enfants se taillent la part du lion dans l’histoire. Les deux aînés sont un peu sacrifiés.
La grande qualité de Nathan Ambrosioni est sa direction d’acteur. Les cinq jeunes comédiens sont vraiment bons, particulièrement Louise Labeque et Oscar Pauleau. Mais c’est surtout Camille Cottin qui est assez bluffante, dans un rôle assez éloigné de ce qu’elle a interprété jusque-là. Elle joue une femme en retrait, qui ne se met jamais en avant. Elle est assez inattendue.
Si Nathan Ambrosioni cède parfois à certaines facilités comme la scène où toute la famille chante à tue-tête, il réalise un film imparfait mais touchant, bien filmé et bien monté.
Créée
le 14 oct. 2023
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