J'ai réussi à placer EJ et 2 titres phares d'une ADVELH dans une tentative de non bashing-trollage

Et voilà, c’est fait. J’ai franchi le Rubicon. J’ai ouvert les Portes de la Mort et entamé, armé de mon unique EJ, le périple sur les chemins ardus de l’Effroi.

Je ne voulais pas faire de critique de ce film. Et puis finalement si. Il le fallait. C’est un véritable exercice de style que je vais accompagner d’un petit topo sur un autre film de vampire. Car, en vérité, tout est là. Je ne prétends pas être spécialiste des vampires ; j’ai vu quelques films sur le sujet, j’ai lu Bram Stoker mais tout s’arrête là. Pour en revenir à l’exercice, il s’agit de ne pas faire de bashing pur et dur. Je vais argumenter. Commençons par le début : cette vaste histoire, que j’ai pu lire qualifier « d’amour épique et profond » est avant tout une amourette à deux balles. Oui, c’est mièvre ; en soit ce n’est pas grave. On peut être mièvre, je n’ai rien contre et je l’ai certainement été dans ma lointaine adolescence. Après tout c’est même assez humain et réconfortant. A l’époque de la K-pop, quoi de plus normal ? Une belle jeune fille nommée … ben (Isa)Bella doit trop grave rejoindre son papa. Là c’est le drame elle débarque dans un lycée de province avec des prototypes de geeks qui la prenne sous leur coupe et elle croise le regard ténébreux d’un albinos envoûtant qui la sauve, trop fort d’une main. Ils s’aiment mais peuvent pas conclure : pas une question d’appareil dentaire, d’haleine ou de roaccutane : non juste que le dit boy est un pure vampire. Merde, je dérape ; je suis en train de craquer. Concentration, on y retourne.

La musique est poussive ; merde, même Muse s’est fait embarquer ! Le jeu de Patkinson est tout simplement mauvais. La miss Stewart campe une djeuns trop rebelle. Et ces dialogues ! Non de Zeus, un pur concours : « Nan, je peux pas t’aimer, je peux pas te faire de mal, mais je voudrais quand même … je peux mâter tes tété ??? » Au moins cette dernière question m'aurait arraché un sourire. Là pour le coup on est bien au collège, d'ailleur on a les couloirs, les casiers et les coups de coude des trop méchants. Les paysages sont beaux, mais la mise en scène ridicule : des jeunes, une plage : et ben non, ça ne suffit pas à faire du Point Break. Et cette scène de baseball : même la partie de volley, pourtant cultissime, de Top Gun est meilleure. Et bien vous savez quoi, ce n’est pas ce qui me gave le plus. Le pire, le plus méprisable, est d’utiliser le mythe du vampire pour défendre ça, une morale à deux balles sur le mode « et, les ados, pas touche aux tétés, on garde ses hormones dans le calcif », de le filmer en mode ralenti, blafard, abdominal, sans la moindre finesse. On racle large chez les 10-12 ans pré collège, on associe ce mythe fondateur à une crise d’ado mal digérée et, comme la vente se fait bien, comme le chiffre vaut vérité, on est à même d’occulter à toute une génération qu’il y a d’autres œuvres pour explorer cet axe du fantastique. Le film de Coppola est plein de défaut mais, on histoire d’amour est belle. Il y a une dimension tragique qui fonctionne. Ici je ne pourrais même pas utiliser le terme de pathétique car ce genre a une fonction bien précise dans la tragédie antique.

Non, décidemment, ce film est juste un immense vide ; une parabole efficace de notre époque où Psy se tire la bourre avec Bieber sous les cris de hordes de fan en transe?