Un homme à terre
Un homme à terre

Court-métrage de Anonyme (2014)

Je suis plus déçu que partagé pour celui-ci. Y a pourtant de bonnes choses, du potentiel. En fait, y a trop d'idées. Trop d'idées qui sont différentes et qui cassent la structure !

J'aime beaucoup les dialogues, les textes que propose l'auteur. C'est drôle, mystérieux, intéressant. En plus il trouve toujours de bonnes voix pour les déclamer. Pour le scénario, c'est très basique, certainement pas personnel, sans message vraiment apparent... mais on s'en fiche, j'aime aussi les séries B décérébrées. Ce qui m'ennuie c'est l'écriture même qui part un peu dans tous les sens. On a une brève présentation des personnages, une situation drôle et une fin twist. Je pense qu'en si peu de temps, avoir ces trois éléments est 'too much' car rien n'est assez approfondi. Les personnages sont cool, alors pourquoi ne pas juste brosser leur portrait plus en profondeur ? La situation était marrante aussi, même si déjà vue, pourquoi ne pas avoir plutôt orienté tout le film là-dessus, ou tout au moins sur ce genre de gaffe qui met en avant le côté bras cassé de l'équipe (on serait partie dans une comédie plus classique mais si les gags sont bons, pas d eraison que ce soit un mal). Le twist, par contre, on aurait pu simplement s'en passer. Une fin pareille ça n'apporte pas grand chose. Ce n'est jamais qu'un effet 'fort' et 'choc' comme on utilise souvent à la fin d'un épisode de série... un artifice que je déteste. Ah et y a aussi un moment onirique, intéressant mais... on ne sait pas trop quoi en faire dans ce film, ça arrive comme un poil de bite dans la soupe (et Dieu sait que j'ai horreur de ça).

La mise en scène fonctionne globalement, mais là aussi ça part un peu dans tous les sens. Les influences sont nombreuses, on le voit de suite, mais elles sont mal digérées car trop identifiables les unes par rapport aux autres. Une esthétique fort seventies prédomine malgré tout, ce qui est sans doute la riche idée du film à ce niveau-là, qui permet ainsi à l'image d'être potable malgré le budget restreint. Si on entre plus dans le détail, je trouve que l'auteur a tendance à couper trop tardivement ses scènes. La poursuite par exemple, est vraiment beaucoup trop longue : si au moins c'était en un seul plan, mais le fait d'ajouter autant de plans similaires qui n'apportent rien de neuf, ce n'est que de la redondance mal venue. Pareil pour l'utilisation pourtant rafraîchissante d'images d'archive : trop long, en plus j'aurais misé sur des séries B tendant davantage sur le Z que des bon films tendant vers le A ou stagnant sur le B. Pourquoi ? pour justement aller plus loin dans cette idée de folie, montrer des images complètement barrées de mecs qui déchiquètent des corps avec leurs flingues en rafale. En l'état, cette séquence est donc trop longue et trop soft... Puis il y a cette scène mettant en avant la maladresse de nos compères et leur inaptitude à réparer les dégâts. Trop long encore une fois et pas très bien montré. Les meubles sont sauvés en partie grâce à l'acteur principal qui joue vraiment bien (c'est l'avantage quand on ne pioche pas ses acteurs parmi ses copains de classe - ce qui est assez risible dans ce cas là car on obtient des banquiers boutonneux, des agents de police boutonneux, des grand parents qui ont tout juste la voix qui mue...). Ensuite la scène qui m'a rappelé le cinéma de Jarmusch... qui m'a laissé assez indifférent malgré le côté hypnotique de la séquence. Heureusement, il y a la musique qui parvient à lier le tout plus ou moins, mais ce n'est pas assez. Le film va vraiment dans trop de direction sans jamais en choisir unje définitive. Quelques tics amateurs persistent au-delà d'idées très matures aussi.

Bref, un film qui propose plein de pistes qu'il serait bon d'approfondir à l'occasion. J'espère juste que le prochain court de l'auteur, qui met en avant des 'personnalités' (des points de vue) ne sombrera pas trop dans le tic du flashback-point de vue ou encore d'effets chocs faciles pour conclure une histoire qui ne va nulle part à cause des trop nombreuses pistes abordées.
Fatpooper
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le 26 août 2014

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