Bancal.

Un homme idéal est assis sur deux chaises. Ne cachant clairement pas ses inspirations aux ténors du genre (Plein Soleil, Mr Ripley par analogie ou encore Match Point), il se ressent qu'il souhaite se faire une place dans ses vrais-faux huis-clos s'attardant sur un cercle familial qui accepte un nouveau venu mais ne parvient pas à s'extraire de l'inspiration pour devenir un film à part entière. Je me dois de préciser que je suis allé voir le film sans savoir de quel genre il revenait, en l'occurrence un thriller, et très rapidement, je n'ai pas arrêté d'avoir l'impression de voir un remake français de Match Point.
Yann Gozlan réalise ici un film correct mais qui pèche par une inspiration et des références omniprésentes qui rendent le film faible en comparaison. Le manque de risques pris dans le scénario est aussi l'une des ancres que tire le film derrière lui: si la tension monte correctement en puissance jusqu'à un climax très bon lors de la scène de l'oiseau, les obstacles sur la route de Mathieu Vasseur semblent être dressés par une malédiction très puissante. Mêlées à la folie grandissante du personnage, ces obstacles se dressent sans ralentir sur la route du personnage jusqu'à finir par avoir raison de lui, à grand renfort de rocambolesque.

Côté acteurs, si Pierre Niney est évidemment l'atout marketing n°1 du film, j'ai eu des difficultés à l'accepter dans le rôle. Si cet aspect rajoute à la dénonciation de l'importance exacerbée de l'apparence quant à la recherche de son identité, le personnage de Mathieu Vasseur pâtit clairement à plusieurs reprises du choix de son interprète, je pense notamment à une scène de colère censée augmenter la tension mais qui fait un flop complet entre plusieurs scènes, elles, réellement stressantes. Si le personnage de Stanislas est à remarquer, les autres sont vite relayés au rang de faire-valoir, le personnage d'Ana étant tristement sous utilisé et très distancié de l'histoire malgré l'importance qu'elle a pour "l'homme idéal".

Un peu plus de courage de la part du réalisateur aurait probablement permis d'avoir ici l'un des tous meilleurs films français de l'année mais "Un homme idéal" reste malgré tout un second film de bonne facture et valant le coup d'oeil.