J'ose enfin le dire, Chalamet est un bon acteur !

Ah ! Les biopics sont légions, ratés ou passables deux fois sur trois. Là, nous tenons quelque chose qui tient la route et s'extirpe de la redondance.

Un parfait Inconnu est un film qui ne défraie pas la chronique et ne cherche pas une gloire apostrophée. Une narration simple, efficace, sans reflets superflus. Déjà d'une, j'adore écouter du Bob Dylan dans le salon et le visionnage est d'autant plus une écoute musicale, qui évite les grandes errances historiques ou le gros spectacle plastique. C'est donc du vrai Dylan ! Un Parfait Inconnu est supérieur à Bohemian Rhapsody, pour ces raisons justement évoquées à mon sens... bien qu'il s'en inspire sur l'aspect sentimental, avec les liaisons cachées du show-business et toute la difficulté des stars iconiques à avoir une vie privée stable.

James Mangold m'avait assez plu pour 3h10 pour Yuma. Il semble repiquer les idées des autres pour n'importe quel thème et s'adjuge avec sa profondeur personnelle. Caméléon, Mangold a sa pointe terre à terre qui fait toujours mouche. Le sujet est focus sur la période de Bob Dylan qui s'émancipe vers le rock et qui souhaite que les temps changent rapidement pour continuer à user de sa créativité libre. (The Times They are Changing). Et il est toujours difficile de juger un biopic, mais la sincérité paresseuse et planante nous laisse porter. Le film n'est pas non plus surprenant ou fascinant en longueur, mais nous avons chanté du Blowin'in The Wind dans le cinéma avec mon frangin.

Bien plus que Dune, où la réalisation de Villeneuve a insufflé les idées, Chalamet nous a offert ici une prestation de premier plan rien qu'à lui. Les mimiques de Bob Dylan, les chants nasaux, tout y est ou presque ! Le duo avec Monica Barbaro en Joan Baez occupe une bonne partie du film. Un choix prévisible, mais évoquer Baez marque toute somme un grande période d'influence dans l'âge adulte de Dylan. James Mangold a peut-être néanmoins trop axé son script sur le festival de Newport et la demande des spectateurs qui veulent que Dylan joue à tout prix ses vieux morceaux de folks phares des années 60. Il finira par imprégner du Like a Rolling Stone à la foule, ce qui restera le second point de bascule de sa carrière et du film.

Pas de folie, pas d'égarement trop criant, des petites pincettes techniques dans les studios de production, des messages porteurs de paix et un Chalamet métamorphosé. Les recettes d'un bon biopic sont peut-être là. Et puis Dylan, bien qu'un personnage complexe fascinant à décrypter, c'est la musique avant tout !