Les biopics sur les vies de chanteurs sont des exercices difficiles et souvent anti cinématographiques pour la bonne raison qu’il ne se passe pas grand chose dans l’existence de certaines stars qui soit suffisant pour nourrir la tension dramatique d’un film.
Cela finit donc par se résumer à une série de chansons plus ou moins bien reprises par l’interprète et ici plutôt très bien par Thimothée Chalumet.
Les biopics ne sont, de plus jamais, objectifs. Comment pourraient-ils l’être ? Car qui connaît la vie d’un individu mieux que lui-même ?
James Mangold a donc fait des choix.
- Celui de ne pas dévoiler le passé de l’artiste, ce qui, à mon sens est une erreur. Car, je crois, qu’il aurait été intéressant de comprendre comment un jeune homme issu d’une culture profondément juive a pu s’initier progressivement au folk.
- Celui de ne choisir que quelques années d’infléchissement de son art et d’affirmation de sa singularité.
- Celui encore de le laisser flotter d’une compagne à une autre.
- Celui aussi de ne pas montrer ses dérives (probablement pour ne pas choquer et à l’exigence de ses producteurs.
Cela donne au final un film plaisant, bien joué mais un peu trop convenu où mon réel plaisir est d’avantage venu de la qualité de reconstruction d’un époque charnière plutôt que de l’intérêt que je pouvais porter à un personnage assez inconsistant en dehors de son génie musical.