Un Poète, de Simon Mesa Soto, a pourtant tout pour séduire : un anti-héros à la gueule parfaite, une jeune surdouée issue d’un milieu populaire, et une narration nourrie de comique de situation digne d’une pièce de Molière.
Mais la comparaison s’arrête ici. Là où Molière créait de la richesse dans la subtilité, Simon Mesa Soto choisit le trait grossier et le parallélisme aisé. On comprend vite les enjeux du film : la réalité dissimulée derrière les rêves, pour mieux dénoncer l’inégalité des chances.
Un Poète est un film entier et sincère, avec un véritable fond, mais qui se perd dans son maniérisme.
Une surabondance de personnages, de trames, d’idées, de situations crée à la longue une impression de trop, comme la répétition d’un même gag jusqu’à l’épuisement, au point d’en devenir pathétique.
Il est d’adage que les blagues les plus courtes sont les meilleures : la maxime s’applique ici. Un Poète, avec une demi-heure de moins, aurait gagné une force indéniable tout en laissant la part belle à son poète discrédité et au talent réel de l’acteur qui l’incarne.