SensCritique a changé. On vous dit tout ici.

Maurizio Merli, moustache de marbre et brushing défiant les lois de la gravité, règne en maître absolu sur Un flic explosif. Fidèle à lui-même, il y incarne — surprise ! — un policier musclé du regard et du poing, guidé par la caméra solide et carrée de Stelvio Massi.

Car finalement, qu’est-ce qui définit Maurizio Merli, sinon ce duo mythique : une pilosité impeccable et une coiffure si parfaitement laquée qu’on imagine volontiers les balles ricocher dessus ? Il distribue les mandales aux truands avec une élégance chirurgicale, et ressort toujours aussi net qu’un mannequin de vitrine. On se demande presque s’il n’a pas un coiffeur caché dans sa poche arrière.


Dans la première partie de ce poliziottesco, notre héros se paye le luxe de s’attaquer à un homme haut placé. Grosse erreur, évidemment : ça lui retombe sur le nez plus vite qu’un brushing sous la pluie. Jean-Baptiste Thoret, dans un ciné-club, résumait d’ailleurs cela avec un flegme délicieux : avec Maurizio Merli, il y a toujours un complot, un braquage ou un meurtre au coin de la rue — presque un abonnement mensuel à l’ennui criminel. De quoi se demander si Merli n’est pas, au fond, légèrement paranoïaque…

Dans Un flic explosif, il l’est totalement : persuadé d’être menacé, il finit par commettre l’irréparable. Résultat : mutation express dans un coin tranquille, presque bucolique. Tranquille ? Pas vraiment. Maurizio attire les trafics comme d’autres attirent les moustiques : il tombe aussitôt sur un réseau d’armes. Et, histoire de varier les plaisirs, il tombe aussi amoureux. La preuve : on le voit courir main dans la main avec Olga Karlatos sur une musique sublime de Stelvio Cipriani. Le bonheur, version shampooing et poursuite champêtre.


J’ai peut-être l’air de me moquer en racontant le film ainsi, mais j’ai pris un vrai plaisir à le regarder. Un flic explosif m’a diverti pendant une bonne heure quarante, sans le moindre temps mort. Merli, bien sûr, reste une délicieuse caricature : un mélange de Belmondo époque Peur sur la ville et de Charles Bronson, le tout filtré à travers la grande tradition du cinéma bis.

Et pour moi, c’est loin d’être une insulte : c’est un compliment, presque un hommage.

JromeCin-radica
6
Écrit par

Créée

il y a 4 jours

Critique lue 2 fois

hopkins

Écrit par

Critique lue 2 fois

D'autres avis sur Un Poliziotto Scomodo

Un Poliziotto Scomodo

Un Poliziotto Scomodo

le 30 mai 2024

Un Flic explosif

L’idée du film qu’on doit à Danilo Massi, le fils du réalisateur Stelvio, est originale et pertinente. Plutôt que de se concentrer sur une intrigue construite autour d’un forfait précis, elle propose...

Un Poliziotto Scomodo

Un Poliziotto Scomodo

il y a 4 jours

Le pied

Maurizio Merli, moustache de marbre et brushing défiant les lois de la gravité, règne en maître absolu sur Un flic explosif. Fidèle à lui-même, il y incarne — surprise ! — un policier musclé du...

Un Poliziotto Scomodo

Un Poliziotto Scomodo

le 28 juin 2025

Le crépuscule du poliziottesco

Le réalisateur Stelvio Massi retrouve ici pour la quatrième fois, l’une des plus grandes stars du polar à l’italienne, Maurizio Merli. Si le genre attire toujours autant de public en salles, il...

Du même critique

Ravage

Ravage

le 25 avr. 2025

Une claque

VU SUR NETFLIX RAVAGEPutain, ça fait du bien. On va pas se mentir, j'aime le cinéma dit bourrin. Et je me contente de peu. Je peux prendre même du plaisir dans des dtv et vod de seconde zone. Mais...

Banger

Banger

le 2 avr. 2025

Catastrophe

VU SUR NETFLIX Attention chef-d'œuvre.Le scénario est brillant. La mise en scène est inventive. Les acteurs sont tous formidables. Évidemment, je déconne. C'est nul. Jamais drôle. Visuellement très...

L'Homme qui rétrécit

L'Homme qui rétrécit

le 22 oct. 2025

Une belle surprise

VU EN SALLE Quand j’ai appris que des cinéastes français allaient s’atteler à une nouvelle adaptation de L’Homme qui rétrécit de Richard Matheson, je me suis dit : pourquoi pas ?Les classiques du...