Voilà un nanar tellement sot qu'il en devient plaisant. Et puis, une comédie qui célèbre en chanson la trinité "une petite femme, un pernod, une java" ne peut pas être éliminé. On trouvera une autre chanson, comme on en entend peu : une berceuse idiote et raciste avec bébé noir sur les genoux !
Pierre Larquey joue le double rôle d'un banquier atrabilaire menacé par des gangsters et celui de son sosie, un clochard bien nigaud. Ce qui entraine des quiproquos très lourdingues, tous les personnages se laissant piéger, avec beaucoup de complaisance, par les apparences. Larquey en fait des tonnes en clodo égaré mais un des talents de l'acteur est de transformer la stupidité de ses personnages de nanars en désarmante ingénuité.
L'écriture est grossière dans le registre du comique de boulevard ; ce ne sont pas tant les péripéties simplistes du scénario qui sont navrantes que la mise en scène excessivement explicite et bavarde de Maurice Cammage qui maintient les personnages dans la puérilité, notamment en les faisant penser tout haut et commenter sottement. En réalité, tout le monde, du réalisateur au scénariste, est en roue libre.