Comme tout film japonais qui se respecte, Une affaire de famille est d’une grande poésie. Les émotions y sont portées avec simplicité et retenue. L’intrigue se construit autour de silences, de regards et de mots jamais lâchés au hasard. Au spectateur de reconstituer l’enquête de cette Affaire, de deviner quels secrets se cachent derrière les quatre murs de cette maison, derrière les sourires de cette famille heureuse, épanouie et soudée.
Deux éléments d’une grande modernité sont à noter : la place de la femme, et celle de la sexualité. Ces deux sujets sont traités sans tabou, franchement et frontalement, sans pour autant toucher à la vulgarité ou à l’exagération.
Les scènes de nudité comptent parmi les plus belles du film, tant elles projettent le spectateur dans l’intimité de ce couple, dans la tendresse de leur quotidien. On aurait envie de rester avec eux, à fumer nu à la fenêtre, un bol de ramen chaudes et de coriandre à nos côtés.
Le film est tout en mesure, en maîtrise, et dévoile une vision de la société japonaise bien plus moderne (voire “européenne”) que celle à laquelle nous avons jusque lors été habitués.