Une histoire d’amour et de désir par Mr Concave

Le film de Leyla Bouzid s’ouvre sur une scène magnifique de douche. La scène est au début abstrait puis on devine un corps qui se dessine derrière une vitre embuée et dégoulinante, plus les plans s’enchainent et plus ce corps et palpable jusqu’à ce que la caméra passe derrière la vitre pour enfin nous « offrir » cette chaire, celle de Sami Outalbali. La subtilité de la scène n’est malheureusement pas à l’image du film. Ce dernier est assez maladroit, parfois même, très cliché. Les scènes de rencontre et de drague ne sonnent pas « vraies ». Par exemple il y a cette scène dans la bibliothèque ; Farah commence à lire une citation sur un livre et Ahmed finit de la réciter car il la connaît déjà par coeur. C’est quelque chose que l’on a déjà vu dans pleins d’autres histoires. Les dialogues entre les personnages semblent trop écrits, ce qui vient s’ajouter à l’impression de fausseté que j’ai ressentie face à beaucoup de séquences, c’est dommage car je n’ai pas réussi à rentrer dans cette histoire d'amour et de désir. Malgré tout le film contiennent des choses très réussies, comme sa bande-son. On se laisse facilement bercer par la lecture des poèmes, la musique et le sound design plus généralement. Le son ainsi que quelques plans très inspirés visuellement, comme celui de la masturbation ou de la ligne sur le corps, m’auront permis de ne pas détester ce film.