Vous n'avez rien vu à Okinawa

Il y a des films qui sont sans doute très bons, sauf qu'ils ne vous parlent pas. Dès le début, j'ai eu du mal à entrer dedans. Est-ce une comédie, si rien n'est vraiment drôle? Est-ce vraiment léger si tout est tellement intellectualisé? Une chose est sûre, on est sur du cinéma qui n'est pas fait pour tout le monde.

Pas pour moi, en tout cas.

A l'origine du scénario, la réunion d'Okinawa au Japon : avec cette curieuse inversion. La petite soeur du titre. On aurait attendu qu'elle soit d'Okinawa, et bien non, c'est elle la japonaise.

Mais que dit Oshima avec cette inversion, et ce running gag - si on peut appeller comme cela un truc pas drôle du tout -, qu'elle prétende tenir le premier rôle (j'ai entendu un grand bruit, je crois qu'un mur vient de s'écrouler, le quatrième je dirais)?

Peut-être que la réunification ne va pas tellement de soi.

La jeune fille (diction insupportable, forcément voulue par le cinéaste, personne ne jouerait aussi mal sciemment), rencontre un natif de l'île, portant une mention à sa langue propre, inscrite sur son corps. Mais pas tatouée. Plus tard on ne voit plus qu'une vague trace à la place de la mention : doit-on y voir une critique d'un effacement d'une culture et d'une histoire?

Probablement.

Une petite soeur pour l'été, ça a l'air intelligent. Le genre de film dans lequel j'aurais aimé entrer. Sauf qu'il ne fait rien pour aider.

Oshima est peut-être un génie.

Peut-être.

Tant mieux donc pour ceux qui aiment le suivre. Pour ma part, je préfère une narration plus traditionnelle.