Vains dieux

Si la palme du film le plus fake existait, Vingt dieux l'aurait ramenée de Cannes... Il a beau être dans une veine naturaliste, tout y est aussi toc que l'idée qui veut que les vikings aient eu l'envie saugrenue de porter des casques à cornes.

Sa réalisatrice étant originaire du Jura, il est curieux de la voir illustrer que dans cette région l'aide sociale à l'enfance semble inexistante, que les policiers ne sont pas contactés lors des vols, qu'on s'y met allégrement à poil dans les kermesses de village sous les applaudissements, qu'une ado y gère seule une exploitation agricole, et ainsi de suite...

On sent pourtant que le film se veut sincère. Mais seulement, il est affreusement mal écrit et s'il fait illusion, c'est peut-être simplement qu'il ravi le microscome critique du haut de son perchoir, trop content de voir un film traiter la vie vraie, avec de vrais morceaux de réalité dedans. Sauf que, manque de bol, rien de tout ça n'est vrai. En tout cas, pas à ce niveau de caricature.

Sur la forme, le film fait 90 minutes mais donne l'impression d'en durer facile 30 de plus, et les dialogues sont si peu écrits qu'ils font saigner les oreilles. En clair, il est la parfaite incarnation du film à prétention d'auteur, incroyablement surévalué, mais sans guère d'intérêt pourtant.