Une petite plongée dans la filmo suédoise de la grande et fascinante Ingrid Bergman avant sa très très brillante carrière hollywoodo-internationale, ça ne peut pas faire de mal. Surtout qu'ici le postulat est accrocheur : une femme à l'enfance merdique, qui lui a laissé en prime comme cadeau un visage défiguré obtenu lors d'un incendie, assouvit sa haine de vivre et de soi en faisant chanter des couples adultérins. Coup de chance, un jour, elle est surprise en plein chantage par le mari d'une de ses victimes qui se trouve être un médecin spécialiste de la chirurgie réparatrice...
Mais malgré le fait que le début est emballant, le film ne tient pas forcément toutes ses promesses à cause d'une réalisation un peu terne (pour la séquence de poursuites en traîneaux dans les plaines enneigées suédoises, Mauritz Stiller a fait beaucoup mieux et plus intense quatorze ans plus tôt dans La Légende de Gösta Berling !!!) et d'acteurs secondaires très fades, à l'exception notable d'Anders Henrikson dans le rôle du médecin bienfaiteur et bienveillant, d'ailleurs le personnage de loin le plus intéressant après la protagoniste.
Reste que le charisme et la beauté (après opération !!!) de l'exceptionnelle actrice principale ainsi que la complexité du personnage, femme aigrie et méchante qui se découvre peu à peu une bonne nature à sa grande surprise, qu'elle incarne arrivent largement à emporter le spectateur jusqu'au bout.