Quelques divulgâchages se sont glissés dans cette critique.


En construisant son intrigue en s'inspirant de la SF paranoïaque, comme si elle était directement tirée d'un recueil de nouvelles des années 50 et 60 que n'aurait pas renié Philip K Dick, d'un épisode de la série Twilight Zone, ou puisant allégrement dans les thèmes et les terreurs relatives à l'enfant inquiétant non humain déjà présentées dans des films tels que le village des damnés ou la peur du remplacement et de l' aseptisation progressive de la société dans l'Invasion des profanateurs de sépulture, Lorcan Finnegan ne joue pas particulièrement la carte de l'originalité.
L'intrigue est assez classique, voire même attendue par moment jusque dans son dénouement, et ne surprendra guère l'amateur de SF.
Finnegan assume, et ne semble jamais faire de grands mystères quand à ses influences ou la direction que prend son intrigue, en assumant complètement ses choix.
C'est parce que Finnegan préfère développer ses thèmes.


A travers cette banlieue aseptisée ou toutes les maisons se ressemblent mais ou on est désespérément seul, cette vie de famille aussi factice que le décor qui entoure la maison et les activités sans aucun sens de Tom qui a force d'un travail acharné ne fait que creuser sa propre tombe ou l'éducation que Gemma tente de donner à cet enfant qui devient de plus en plus étranger à elle à mesure qu'il grandit jusqu'à ramener des livres et regarder à la télévision des émissions qui resteront complètement hermétiques à ses yeux, le réalisateur et scénariste nous renvoie à nos propre vie, à notre propre travail essentiellement inutile et qui ne nous amènera qu'au tombeau, et à l'aseptisation de notre société. Et, en étant même assez cynique, il insiste pour nous dire que nous avons appelé ça de nos vœux surtout à travers un ultime dialogue entre la "mère" et le "fils", la mère insistant pour dire que tout ce qu'elle désirait, c'était simplement une maison et le fils de lui répondre que l'endroit qui pour elle est devenu un horrible lieu d'enfermement est bel et bien sa maison, le récit suggérant que c'est ce qu'elle désirait.
Puis le "fils" vient reprendre sa place dans ce cycle sans fin qui fait tourner un système d'enfermement généralisé.


Conte cruel assez intéressant dans ce qu'il exprime sur notre société et assez dérangeant dans ce qu'il exprime sur la famille et l'éducation, Vivarium vaut sans doute le coup d'être vu en allant au-delà de l'intrigue qu'il propose pour se laisser entraîner par les gouffres angoissants qu'il nous laisse contempler et qui sont d'autant plus effrayants qu'ils donnent sur notre quotidien.

Samu-L
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le 29 mars 2020

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Samu-L

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