Whatever Works par Brice B
Depuis quelques années, Woody avait quitté la scène américaine peu propice à financer ses projets cinématographiques, et s'était réfugié dans la vieille Europe, plus prompte à aligner les billets pour ce réalisateur qui a toujours connu un grand succès sur le vieux continent. Aussi, quand après avoir tourné à Londres et Barcelone, Woody retourne au cœur de la grosse pomme, nous parler des new-yorkais, on en frétille presque, comme à l'annonce du retour d'un grand génie.
A bien y regarder, on aurait bien raison de pressentir un Woody Allen certes plus tout jeune, mais encore capable de nous régaler avec un film au scénario truculent, qui sait, à force d'humour juif, d'ironie et de cynisme, le tout dans des dosages parfaits, déclencher l'hilarité générale de la salle.
Boris est un vieux grincheux, et les yeux les plus avertis verraient volontiers (et probablement à juste raison) un personnage écrit à l'image même du maître, un acariâtre à la morosité grinçante, mais dont on rigole beaucoup, même si c'est un peu à ses dépens. Il rencontre Melody, une jeune fille un peu naïve, un peu blonde, mais dont il se prend d'affection. Ces deux là s'entendent comme nul n'aurait pu le prévoir.
La suite de l'histoire ? C'est du marivaudage, avec un acteur anglais magnifique (autant vous dire qu'on a fait des flaques...), une mère hystérique, un père refoulé, des rencontres surprenantes et au final, un mélange inattendu mais parfaitement réussi. Un Woody Allen comme on les aime : encore !