Un western essentiel et nerveux !

Winchester 73 n'est pas seulement l'un des westerns les plus emblématiques d'Anthony Mann, c'est aussi le début d'une collaboration fructueuse avec un James Stewart au sommet. Le film, souvent qualifié de "western noir", est remarquablement rythmé et d'une grande efficacité narrative.

Les points forts :

​Le scénario astucieux :

• L'intrigue repose sur la circulation de la fameuse carabine Winchester 73, un objet de convoitise mythique, qui passe de main en main. Cela permet à Mann de nous faire traverser l'Ouest sauvage et ses figures typiques (Indiens, voleurs, joueurs, jeunes soldats) à travers une série de vignettes intenses, le tout sans temps mort.

​James Stewart en quête de vengeance :

• Stewart apporte une dualité fascinante à son personnage, Lin McAdam, partagé entre droiture et une violence fulgurante due à sa soif de vengeance. C'est le début de ses rôles plus sombres dans le western.

​La mise en scène :

• Mann excelle à créer une atmosphère tendue, exploitant le noir et blanc avec maestria pour un rendu presque polar. Les scènes d'action sont maîtrisées, notamment le duel final dans un décor symbolique.

​L'exploration de thèmes :

• Le film aborde la violence inhérente à l'Ouest et la nature fatale de la quête de vengeance, transformant le fusil en une sorte de personnage maudit et fil conducteur.

​Un petit bémol (pourquoi 8 et pas 10) :

• ​Bien que le concept de l'arme qui voyage soit brillant, l'enchaînement des événements peut parfois donner l'impression d'une série d'épisodes,manquant peut-être légèrement de l'unité parfaite que l'on retrouvera dans d'autres chefs-d'œuvre ultérieurs du réalisateur.

Conclusion :

Winchester 73 est un jalon du genre, magnifié par la sobriété et la tension de la mise en scène d'Anthony Mann et la performance intense de James Stewart. L'arme éponyme est le pivot fascinant d'une méditation sombre sur le destin et la violence. Un western nerveux, essentiel et profondément influent.