Faux-semblants
Encore un très chouette film de Hong Sangsoo. On y retrouve tous les éléments propres à son cinéma, les marivaudages, l'alcool, les longs plans sur les acteurs en train de picoler avec quelques zoom...
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le 26 juil. 2020
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Le beau film d'Hong Sang-Soo l'est tout simplement parce qu'avec une délicieuse économie de moyens, parvient à transcender les codes narratifs et schématiques du cinéaste en manipulant le spectateur et le récit entre deux pintes ingurgitées au bonheur d'une découverte, très souvent pour ne pas dire tout le temps amoureuse.
Ce prisme de l'ambiguïté tient dans la main de la géniale et mystérieuse MinJung, personnage malade, fantastique, qui existe ou peut-être pas. C'est au spectateur de décider de sa lecture, Hong Sang-Soo prenant ce malin plaisir à ne rien dévoiler de ce personnage qui obsède et renverse tous ces hommes drôles et pathétiques. La séquence finale, rendue saisissante et ambiguë simplement par le biais d'une idée de montage et d'une durée de plan, questionne totalement sur l'aspect irréel et onirique de cette femme que tous les hommes semblent connaître et qui pourtant, relève du plus grand mystère.
Cette petite musique, ritournelle délicieuse et piquante de l'oeuvre pléthorique du cinéaste, revient d'année en année nous embêter et c'en est presque jouissif. L'image, toujours aussi vilaine depuis qu'il est passé au numérique (ça doit bien faire dix ans?), est heureusement sauvée par ce sens du cadre qui communique aussi bien l'ivresse, l'amour et le pathétique, avec en décorum cet urbanisme qu'on retrouve depuis toujours chez ce cinéaste décidément familier : une terrasse d'échoppe, une piaule mal rangée, un parc ensoleillé, quand le tout n'est pas totalement plongé dans le noir de la ville, juste éclairé de lampadaires. Au coin d'une rue, l'oeuvre d'Hong Sang-Soo continue de surprendre et de toucher.
Créée
le 29 nov. 2017
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