2016... 2025. Neuf années ont passé depuis le méga succès de Zootopie. Sauf qu'en 2025, Zootopie 2 commence à peine quelques jours après son grand frère, comme l'avait fait Pixar pour combler le gouffre temporel exisant entre ses deux opus des Indestructibles.
Avec la même réussite ?
Avec la même formule, sans doute, tout d'abord. Celle du buddy movie efficace, dynamique et coloré qui ne laisse pas reprendre son souffle, Celle de l'enquête à double tiroir, qui révèlera in fine nombre de manipulations, de mensonges derrière l'utopie, et d'asservissement. Celle, enfin, d'une histoire à double niveau de lecture, peut-être un peu moins naïve, dès lors qu'il y sera question, au fond, d'expansion, de territoires occupés et d'exil... Même si ce n'est que sur la pointe des pieds.
Avec les mêmes personnages, ensuite, dès lors que la quasi intégralité du casting précédent répondra présent, jusqu'aux seconds rôles et autres clins d'oeil parfois drolatiques. Shakira compris, à qui il faut encore une fois assurer la promotion. Avec, cette fois-ci, un serpent et un castor venant augmenter un duo marqué par un changement total de dynamique, alors même que le premier et le deuxième épisode ne sont pourtant séparés que de quelques jours. Les changements apportés à Judy Hopps seront les plus dommageables, dès lors qu'ils transforment une lapine étonnament humaine dans ses fragilités initiales en véritable personnage toxique du duo.
Le reste est plutôt identique à ce que Jared Bush et Byron Howard offraient en 2016, démontrant que Zootopie 2 est avant tout une entreprise secure sans se montrer désagréable pour autant, continuant de vitaminer son univers par des courses poursuites trépidantes, la poursuite de l'exploration de son modèle de ville-monde faussement inclusif et introduisant tout un pan de faune nouvelle dans son univers fourmillant de vie à l'écran.
Si le film se ménage encore une bonne fournée de gags bien sentis et de cameos plutôt inspirés, les ressorts de l'enquête, quant à eux, se montreront archi classiques et viendront jusqu'à amoindrir l'impact de son twist, parfait décalque de celui du premier opus. Tout comme certaines références tomberont littéralement à plat, voire s'inscriront dans un hors sujet désolant, comme cette 5 396ème citation de Shining, qui sent le détournement poussif et très paresseux.
Rien n'a finalement changé entre 2016 et 2025. Zootopie 2 ne sublime jamais sa formule initiale, mais la perpétue sans faiblir et en préservant la richesse graphique, le ryhtme trépidant et l'animation sans faille made in Disney.
Dommage seulement que Mickey ne se mette jamais réellement en danger. Mais est-ce ce que le public attendait vraiment au sein d'une franchise comme celle de Zootopie ?
Behind_the_Mask, haut les mains, peau de lapin.