Après avoir goûté à l’Antiquité, voici qu’on nous propulse dans une période de féodale à impériale, soit entre Moyen-Âge et Renaissance. Plutôt qu’une civilisation précise, on suivra plutôt, au cours de la campagne solo, la destinée d’un grand héros : Jeanne d’Arc (francs) , Saladin (Sarrazins), Gengis Khan (mongols) et Frédéric Barberousse (teutons), avec à chaque fois 6 scénarios par campagne. Voilà de quoi bien s’occuper. Au total, 15 civilisations sont jouables, avec chacune leur qualité et leurs défauts, ainsi qu’une unité unique. La différence se fait réellement sentir et nécessite une adaptation au style de jeu demandé. On notera cependant que la difficulté reste globalement assez élevée : bien que je ne me considère pas comme un joueur trop malhabile, les scénarios de difficulté intermédiaire peuvent réellement poser des soucis et nécessiter un passage en mode facile (quoique moins que dans le premier opus, où là…). Cependant, curieusement, ce même mode de difficulté peut parfois sembler trop tolérant. Ainsi, les ennemis ne s’attaquent pas forcément aux objectifs prioritaires que n’importe quel joueur humain viserait. Pour illustrer mon propos, je citerai la bataille de Lépante, dans l’add-on Les Conquérents. Le but est de « tenir » une merveille tout en résistant aux assauts turcs. Une flopée d’ennemis débarquent tôt ou tard sur la côte mais visent (et détruisent, vu leur nombre) tout sauf la merveille. Etrange… Au rayon de l’IA défectueuse, on remarquera que quand des troupes IA vont d’un point A à un point B, elles ne semblent ne pas faire le moindre cas d’une attaque de ses arrières en cours de route. On peut ainsi gentiment anéantir une colonne ennemie, qui ne réagit pas et poursuit son chemin sans songer à riposter. Un plaisir pour les archers de cavalerie… Mais bon, en somme, ça ne sont que des détails. On appréciera, enfin, les écrans de présentations des scénarios de campagne, qui remettent parfaitement dans leur contexte historique les évènements que l’on s’apprête à vivre, même si l’on modifie parfois légèrement la réalité historique (de quoi, Attila n’a pas massacré tout le monde aux Champs Catalauniques ??)


Au niveau de l’interface, rien à dire, tout est très bien pensé : les limites de population, les travailleurs inactifs, tout ce qu’on pouvait souhaiter dans Age of Empires a été mis en place. Comme dans le précédent opus, les grands groupes de civilisations ont leur architecture personnelle, mais des unités similaires en visuel. Le visuel, parlons-en : si un certain nombre de choses sont assez jolies, on remarquera que les effets d’eau sont… ben très moches, et que les arbres ne sont pas très beaux non plus. Sinon, rien à dire, les merveilles étant, pour leur part, très réussies. Au niveau du gameplay, c’est globalement très bon. Bien entendu, on pourra pester parfois contre certaines décisions de pathfiding hasardeuse ou s’étonner que la cavalerie aille parfois à peine plus vite que l’infanterie, mais ça ne sont que des détails qui n’alternent en rien la qualité du jeu.


On notera, pour finir, une base de données assez intéressante sur les différentes civilisations et les périodes historiques importantes, de quoi jouer oui, mais jouer intelligemment.


L’add-on « Les Conquérents » nous envoi, quant à lui, sur les traces d’Attila (huns), du Cid (espagnol) et de Moctezuma (aztèques), et nous fait revivre quelques batailles historiques (Hasting, Lépante, la bataille de Poitier, Azincourt, et j’en passe). Plutôt bien vu. Outre les nouvelles civilisations, quelques nouveautés font leur apparition. Outre de nouvelles possibilités technologiques, la plus notable est la possibilité de replanter automatiquement les fermes vides, ainsi qu’une plus grande autonomie des paysans, qui, s’ils n’ont rien à faire, se débrouillent pour trouver du travail sur le site de production le plus proche. Soit la très agréable possibilité de se concentrer sur les combats sans avoir à s’interrompre pour savoir si nos ouvriers ne chôment pas pendant qu’on a le dos tourné.


En bref, un très bon jeu, vraiment agréable et prenant.

Chat-alors
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le 24 août 2017

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Chat-alors

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