Je n’ai jamais aimé les jeux d’horreur. La raison est simple : je n’affectionne pas spécialement de me faire peur. Ouais, ça fait un peu poule mouillée dit comme ça. Toujours est-il que j’apprécie néanmoins l’atmosphère qui peut qui se dégager de ces jeux et à quel point cela a un impact sur l’expérience, que cela soit en terme d’intensité ou de gameplay. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Resident Evil 4 est un bon jeu. Juste assez de frousse pour rendre les affrontements flippant ou, du moins, les craindre. C’est aussi ce qui rend Alan Wake assez moyen malheureusement.


J’ai entendu beaucoup de bonnes critiques sur Alan Wake, j’étais donc plein d’espoir quand l’ordre alphabétique le désignait comme la prochaine cible de mon catalogue Steam. Et puis, on a fini par m’avouer que “ouais, le gameplay est pas super quand même”. Ha ha, merde... Revoilà le syndrome The Walking Dead qui se pointe à l’horizon. Encore un truc scénarisé qui allait être handicapé par le fait d’être un jeu. Ben, pour être honnête, ce n’est pas tout à fait ça.


Reprenons depuis le début, vous incarnez Alan Wake, un célèbre écrivain en panne d’inspiration, qui décide de partir avec sa compagne se ressourcer dans la ville paumée, et cerclée de forêts pour être sûr de faire un peu peur, de Bright Falls. Bien entendu, rien ne va se passer comme prévu et les belles vacances vont rapidement se transformer en… promenades nocturnes dans les bois. J’exagère un petit peu mais ça résume pas mal le jeu. Je ne veux pas spoiler le scénario, qui est certainement le truc qui va pousser le plus de gens à continuer le jeu, donc je vais m’arrêter là pour ce point. Sachez seulement que c’est pas trop mal et que si vous aimez Stephen King, vous serez à la maison. Un peu trop même tant l’inspiration est forte (et revendiquée).


Le médium, c’est le jeu vidéo, donc voyons quel impact a l’histoire sur la façon d’approcher le jeu. La bonne idée de cet Alan Wake, c’est la narration qui avertit des séquences de jeu à venir. En ramassant des pages d’un manuscrit (il y a une explication scénaristique derrière ça, ne vous inquiétez pas), on peut lire en avance ce qu’il va se passer. Et des fois, ça concerne des actions que vous allez devoir faire et que vous pouvez donc anticiper ou appréhender. Il y a aussi quelques éléments interactifs optionnels qui en apprennent en un peu plus sur l’histoire et qui poussent (un peu) à l’exploration.


En revanche, et c’est bien dommage, le reste de la composante “jeu” est clairement en retrait et finit même par desservir l’ambiance initialement pesante. Je m’explique, la majorité des séquences de gameplay sont identiques. Que cela soit dans le contexte, la façon dont elles apparaissent ou encore comment on peut les résoudre. Il s’agit de pointer sa lampe torche sur les ombres pour les matérialiser et les abattre en tirant quelques balles. Ces phases qui sont au début angoissantes, deviennent banales, répétitives et chiantes trop rapidement.


Les environnements sont souvent les mêmes (bois, décharges, bois et décharge, etc.) ce qui n’aide vraiment pas à renouveler l’intérêt. Même chose du côté des ennemis où on va rapidement identifier quelques catégories qui vont se répéter jusqu’à la fin de l’aventure. L’exploration est aussi extrêmement balisée, se limitant à quelques morceaux de forêts mais c’est pas plus mal finalement au vu des défauts cités précédemment. C’est pas que j’aime enfoncer le clou encore plus loin dans la jugulaire des développeurs que je viens de le faire déjà, mais les déplacements, la visée et tous les aspects TPS d’Alan Wake sont franchement en retrait par rapport à ce qui se faisait à la même époque ailleurs. Pareil pour la partie graphique, ce qui est beaucoup moins grave car l’ambiance est en revanche réussie.


Ce qui plombe Alan Wake, c’est de ne pas trop essayer d’être autre chose qu’un TPS classique. Le peu d’énigmes qui se présentent sont d’une facilité déconcertante et la partie enquête est à peine effleurée. En développant davantage ces aspects-là et en variant un peu les phases d’action, il y avait moyen de produire un très bon jeu. Car, en soit, Alan Wake est tout de même original. Il y quelques séquences qui sont assez mémorables mais, à chaque fois, on se rend compte qu’il s’agit de celles qui viennent casser la monotonie dans laquelle le jeu s’installe quasiment immédiatement. Une fois que vous avez compris la façon d’opérer du jeu, la peur disparaît. Bon, pas entièrement, mais c’est parce que je ne suis pas un type très courageux de base. Attendez que l’ordre alphabétique m’amène à Amnesia, vous allez comprendre.

Pitrobot
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le 17 août 2014

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Pitrobot

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