Alain Réveil

2, c'est ma note et c'est aussi le chapitre au-delà duquel le jeu est retourné dans sa boîte.

Qui n'a jamais rêvé d'incarner un asthmatique à capuche perdu en forêt? Moi. Alan Wake souffle comme un vieux bison tous les 3 mètres et se prend les pieds dans une ronce dès qu'il change de direction. C'est pour faire plus "humain" me direz-vous... Sauf que les contrôles sont si approximatifs qu'ils brisent l'immersion et toute tentative d'identification.

Quasiment toutes les critiques font état de la répétitivité du jeu et c'est vrai. Le prologue installe un schéma de gameplay qui se reproduit à l'identique dans les deux premiers chapitres et semble-t-il jusqu'à la fin. A chaque fois, on se ballade de nuit en forêt, des monstres arrivent, on court (pas très longtemps donc...), on les éclaire à la torche et on les shoote. Ad Lib. Ne comptez pas sur des subtilités concernant les phases de tir. Ne comptez pas non plus sur une quelconque facette exploratoire pour enrichir l'expérience, les environnements forestiers n'étant que de longs couloirs très contraignants. Tout juste vous laissera-t-on ramasser deci delà quelques thermos et pages de manuscrit qui d'ailleurs ne servent à rien et ne font qu'alimenter un sentiment d'absurdité.

Convenons tout de même que les effets de lumière et les dits environnements forestiers sont très réussis. Dommage qu'ils soient les seuls du jeu. La modélisation datée des personnages est nettement plus contestable, particulièrement lors des cutscenes où notre héros a le charisme d'une truite morte.

Restent la mise en scène inspirée du cinéma et des séries télé et surtout le scénario, l'histoire, censée être la clé de voûte du titre puisqu'Alan Wake est écrivain, façon Stephen King. Et là, attention... (***petits spoils***) Alan Wake renverse un type en voiture. Quand il sort pour lui porter secours, le type a disparu. Alors Alan Wake retourne à sa caisse. Mais elle a disparu aussi! Alan Wake s'installe avec sa femme dans son chalet quand survient une panne de courant. Quand la lumière revient, sa bien-aimée a disparu. Alan Wake sort pour la retrouver, mais quand il rentre broucouille, c'est son chalet qui a disparu... Où s'arrête la réalité? Où commence la fiction? On s'en fout, pour moi Alan Wake s'est arrêté au chapitre 2, m'épargnant du temps pour voir de vrais films et lire de vrais auteurs intéressants, eux.