Alan Wake : Le Signal
6.5
Alan Wake : Le Signal

Extension de Remedy Entertainment et Xbox Game Studios (2010Xbox 360)

En toute logique, si vous souhaitez avoir un avis sur le nouveau DLC d'Alan Wake, c'est qu'il y a de grandes chances pour que vous ayez déjà terminé le jeu de base. Tant mieux ! Car on ne va point s'enquérir de balises « spoiler », « ne pas lire » ou « Arrête ! Tu vas gâcher ta vie ». Énormément déçu par son potentiel gâché, Alan Wake nous avait frustré. Sans espoir de révolutionner le matériau de base, voyons si le nouveau chapitre proposé sur le Live (gratuitement pour ceux qui ont acheté le jeu neuf, 500 MS pour les autres) propose néanmoins une suite scénaristique intéressante ?

Coupons court au suspens, la réponse est non ! Comme vous le savez, Alan Wake reprend un système de narration de type « série télé » et donc censé offrir des cliffhangers haletants à chaque fin d'épisode. En étant un poil tatillon, nous remarquons que le jeu sorti en mai dernier ne couvre donc pas l'ensemble de la saison 1. Le DLC sur le grill aujourd'hui est, en effet, l'épisode 7, et non un épisode d'inter-saison ou de début de la saison 2. Ce qui revient logiquement à dire que le titre Alan Wake était un jeu tronqué. Du coup, en lançant le chapitre Le Signal, nous sommes en droit de nous attendre à des révélations et une vraie avancée vers une conclusion qui tarde un peu trop à se manifester. Et bien n'attendez plus, vous n'apprendrez rien de l'heure et demie que vous passerez en forêt aux côtés de Alan. Car en plus d'adapter de façon bancale le format série (à contrario de Sam and Max, qui suit une logique : sortie par épisodes puis jeu complet, tel le coffret de fin de saison pour une série), Alan Wake s'approprie les mauvais côtés du média. Je m'explique : quelle que soit la série, il arrive fréquemment de tomber sur un épisode moyen, qui ne fait pas avancer l'histoire et qui, au final, aurait pu ne jamais exister. Le Signal est l'un d'eux. Dommage, ce n'était pas trop le moment de faire trainer le scénario...

Concrètement ce DLC raconte une parenthèse dans l'histoire, un cauchemar dans lequel Alan est bloqué. A la fin du jeu, notre écrivain est prisonnier de l'ombre noire. Après avoir sauvé sa femme en prenant sa place dans les bas-fonds terrifiants du lac de Bright Fall, il doit à présent terminer son œuvre : Departure. Alan est donc perdu dans son propre rêve, alors qu'il est encore aux mains de l'ombre noire et donc enfermé dans une dimension parallèle, matérialisée par le fond du lac Cauldron (toujours dans le trip de Inception, le nouveau film de Nolan, j'ai bien aimé cette petite mise en abime). Mais aussi étrange que cela puisse paraître, le gros point positif de ce DLC est tiré de son plus grand défaut. Remedy a su rebondir et utiliser intelligemment le peu de scénario inculqué en rendant le tout extrêmement logique. Que ce soient les interactions avec les PNJ, le level design, ou la nouvelle feature – déjà présente à la fin du jeu, où il vous faut illuminer des mots pour faire apparaître ce qu'ils représentent -, tout s'explique, tout est cohérent. Perdu dans ses propres tourments, Alan est donc maitre de son environnement. Les mots présents dans les décors représentent ses éclairs de clairvoyances. Par exemple, s'il manque de munitions, il peut en faire apparaître. De même pour les aides contextuelles (bombes de lumière, flammes), beaucoup plus présentes que dans le jeu original, rendant ainsi le gameplay plus pêchu et parfois même grisant. Bien évidemment tout est scripté, et non pas interactif en fonction de vos besoins de l'instant (dommage), mais l'idée est là. Il arrivera même, pendant les moments où Alan sera le plus fragile psychologiquement, qu'il fasse apparaître des mots représentant des ennemis !

Il est regrettable de voir que Le Signal ne tienne que sur une galipette scénaristique ne servant qu'à faire stagner la toile de fond, le temps d'un DLC (où la difficulté a été évidemment gonflée, histoire de rendre le tout plus long – souvenez-vous L'Épilogue de PoP). Bien que totalement inutile pour la continuité de l'histoire, l'aventure est logique et parvient même à profiter du peu d'informations inculquées. Au final, on prend du plaisir, les travers du jeu de base se font plus discrets et hormis l'arnaque de l'intrigue, c'est que du bon. L'ambiance et la mise en scène sont prenantes, le gameplay est un peu enrichi (pauvre au départ, on ne s'attendait pas à un miracle) et le gros fan du background, que vous êtes peut-être, trouvera son bonheur en dénichant des indices sur la nouvelle vie de la femme d'Alan ou sur le rôle et l'origine de Thomas Zane. Par contre, pour ce qui est de la vraie conclusion du jeu, il va falloir patienter jusqu'au prochain DLC, nommé l'Écrivain, qui lui, ne sera gratuit pour personne.
Med
6
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le 12 oct. 2010

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Mehdi El Kanafi

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