Alien: Isolation
7.4
Alien: Isolation

Jeu de Creative Assembly et Sega (2014PlayStation 4)

Grand fanatique des films de la franchise Alien, en tout cas de la quadrilogie et non des préquels plus ou moins médiocres, je me lance à la poursuite de nouvelle sensation forte et surtout stressante et fus ma surprise il y a quelques années de tomber sur ce projet fort intéressant mêlant une ambiance horrifique, angoissante, mais surtout éphémère. C’était ma première expérience vidéoludique sur un projet Alien et je me suis surpris d’aimer cela, même si la panique et l’angoisse sont vite devenues lassantes et barbantes sur la longue. L’heure du verdict du jeu de Creative Assembly, éditer par Sega tombe enfin.


L’histoire se passe environ 15 ans après les événements tragiques du Nostromo, la fille du protagoniste en question du premier épisode, Amanda Ripley sur les conseils de l’androïde Samuels, décide de partir à la recherche de la fameuse boîte noire actuellement en possession par l’équipage du Torrens qui est censé dévoiler les causes de la disparition de l’équipage et de son cargo si cher de la compagnie Weyland-Yutani. Se lance alors une quête pleine d’espoirs à la recherche des causes de disparition de sa mère qui rapidement donnerons réponse avec un second équipage non mentionner dans le rapport du Torrens qui semble avoir fait des dégâts plus ou moins catastrophiques.


L’aspect narratif semble être une bonne idée de départ et qui voudrait se caler dans la chronologie de la saga culte, mais on est rapidement expédié de sa quête principale pour un enchaînement répétitif dans l’extrême d’une série de missions plus ou moins lassante et redondante dans sa structure et son fonctionnement. Si l’on semble prendre du plaisir dans les premières heures de gameplay, on ressent cependant assez rapidement une lassitude se pose au fur et à mesure que l’on avance dans le récit et les ordres donner par les différents personnages principaux ou secondaires en devienne énervant et éprouvant sur la longue. J’ai franchement ressenti de l’angoisse dans les premières heures du jeu, mais les répétitions d’actions en chaîne gâchent constamment l’ambiance visuelle et sonore que semblent apporter les différents antagonistes de l’histoire. Avec un arc scénaristique aussi mécanique, on est en droit de se demander si on est en plein examen de pratique d’un DUT ou sur un scénario de film d’horreur. C’est clairement dommage que ces aller-retour dans les salles plombent l’ambiance et l’expérience d’un jeu qui en possède sous le capot.


Concernant la partie esthétique, c’est beau, mais sans plus. Les critères d’un vaisseau style Alien sont clairement respecté et plusieurs clins d’œil se cache dans les décors du Torrens. On est dans un environnement qui inspire la crainte et la hantise à chaque recoin du lieu. L’ambiance sonore aussi apporte une touche artistique non négligeable qui transmet une continuité des effets néfastes sur notre corps et amplifie sans cesse la peur de voir apparaître un vilain Xenomorph dans un des nombreux accès que possède ce cargo de la mort. Il y a ici un véritable travail sur l’esthétique et les décors sont loin d’être vide et possèdent malgré tout un charme plutôt ténébreux. La colorimétrie plus ou moins monochrome respecte entièrement l’image que doit avoir un jeu de cette franchise et la photographie explosive par moment et envoûtante dans un autre transmet des ondes extrêmement étranges pour notre cerveau qui pour ma part, me donne de nombreux frissons loin d’être négatif.


Les mécaniques de gameplay se passent en vue en première personne pour une meilleure immersion dans l’exploration des lieux et surtout pour une expérience unique avec les antagonistes. Innovant pour un Surival Horror de son époque, cette prise de vue permet de se fondre avec le protagoniste et de ressentir la bonne dose d’adrénaline que l’on recherche avec ce genre d’expérience et c’est plutôt une bonne réussite. Je ne sais pas si Outlast à inspirer certaines mécaniques comme le faîte de fuir constamment l’ennemie ou encore la pièce maîtresse de survie, les nombreuses cachettes qui se propose à nous en permanence sur notre périple, mais cette simple proposition nous propulse carrément dans une lute indéterminés pour notre survie. Il n’empêche que c'est quand même loin d’être la bonne solution à chaque situation. Il y a malheureusement trop de point noir qui gâche l’expérience en jeu d’où le faite qu’à de nombreuses reprises le montre arrive malgré tout à percevoir notre silhouette, alors que celle-ci est bien isolée depuis un certain temps ou qu’il arrive par je ne sais quel stratagème à réussir à ne pas percevoir l’individu en face de lui ou de posséder un sixième sens hors du commun en localisant notre héroïne à des centaines de mètres. C’est vraiment dommage que ce soit les quelques exemples qui ruinent à plusieurs reprises l’immersion en jeu.


Le casting des personnages reste dans son ensemble basique et n’importe pas grand-chose pour la saga. On y apprend quand même que notre héroïne, alias Amanda Ripley est la fille de Ellen Ripley qui n’est cotre que l’héroïne principale de la quadrilogie des films Aliens. Possédant les mêmes ressources que sa mère, propose un personnage construit en termes de relations amicales et proches de son équipage malgré une détestation pour les androïdes qui ne cessera d’augmenter avec le temps. J’apprécie quand même la construction du personnage de Samuels qui propose une tout autre vision d’un androïde qui me rappelle fortement celle de Bishop dans Aliens.


La partie musicale et les bruitages permettent une meilleure immersion dans l’histoire et j’ai clairement eu peur à plusieurs passages aux bruits sonores malfaisants qui augmentent le stress déjà présent par son univers ou personne de vous n’entendra crier.


En conclusion, Alien Isolation est le jeu Alien possédant une vraie structure et se basant sur un véritable gameplay que voulait sûrement une bonne partie des joueurs. On est loin derrière les premiers jeux de la licence qui proposer une aventure vraiment très moyenne et peu entreprenante. Ici, on vit enfin une expérimentation unique avec le Xenomorph et les sensations se ressentent avec succès. Bien sûr, c’est loin d’être le meilleur jeu de son genre et Outlast pour ne citer que lui, démontre une bien meilleure ouverture dans un monde terrifiant, même si celui-ci ne peut être comparé point par point avec Alien Isolation. En outre, le projet de Creative Assembly est dans sa base globale une bonne expérience pour les fanatiques de la saga et une suite ou un projet préquel serait vraiment la bienvenue pour enrichir toujours plus le cosmos unique qu’est Alien.

LemodeMinuit
7
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le 17 mai 2021

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