La flippe du samedi soir.

Rares sont les jeux à m'avoir autant scotché devant mon écran, surtout ces dernières années. Alien Isolation est rentré dans ce cercle très fermé.

Angoissant, stressant, jouissif, Alien Isolation transpire la passion que ses réalisateurs vouent au film culte de Ridley Scott.

Les décors, particulièrement crédibles et appuyés par de splendides effets de lumière, sont magnifiés par une bande-sonore à décrocher la mâchoire. Les thèmes musicaux, les doublages (en vo pour ma part) et les bruitages d'ambiances nous immergent totalement dans cette monumentale station spatiale perdue dans l'immensité galactique.

Le gameplay ne tire pas le jeu vers le bas, se montrant lui aussi réussi: cache-cache, gunfight pour ceux qui le désirent, mini-jeux de piratage corrects, exploration... certes, certains pesteront contre les multiples ouvertures de portes ou opérations pour rétablir le courant à tel ou tel endroit mais dans mon cas, ça ne m'a jamais dérangé. Le jeu se déroulant après tout dans une structure entièrement créé par l'homme et qui se délabre de plus en plus, il est normal que notre personnage se retrouve souvent à jouer les techniciennes (ce qu'elle est en plus, ça tombe bien!).

Le gros morceau de ce titre est évidemment l'alien, et encore une fois c'est une franche réussite.
Aucune IA n'étant parfaite, il nous réserve évidemment quelques comportements étranges et loufoques (il est arrivé qu'il passe devant moi en m'ignorant superbement... alors que je le brûlais au lance-flamme!) mais la majeure partie du temps il rempli pleinement son contrat, à savoir: nous mettre la pression. Sa modélisation est impressionnante tout comme son animation. Rapide, meurtrier et particulièrement tenace, insensible à toutes les armes et n'en craignant que deux (le lance-flamme et le classique cocktail molotov) les rares endroits où il ne nous fera pas l'honneur de sa présence seront accueillis avec bonheur, tel des oasis dans un désert.

Malheureusement pour Amanda Ripley (héroïne du jeu et fille de la célèbre Ellen) mais heureusement pour nous, joueurs abrités derrière notre écran, l'alien ne sera pas la seule menace: humains armés et paranoïaques, androïdes aussi polis que prompts à nous tordre le coup, environnement instable et dangereux... Inutile de dire que ce périple ne sera pas une promenade de santé. D'autant plus que l'aventure ne se boucle pas en une poignée d'heures, loin de là!
En plus de sa durée de vie qui dépasse allègrement la vingtaine d'heures en difficile, Alien: Isolation se montre captivant de bout en bout et généreux en séquences mémorables.

Parmi les points qui "fâchent", citons les bugs: j'ai déjà fait mention des quelques égarements de l'alien mais il y en a également chez les autres adversaires du jeu. Rajoutons à ça des objets flottants, un inventaire qui ne s'affiche plus, Amanda qui n’obéit pas à certaines commandes... Peu de chose mais frustrant lorsque cela arrive au bout d'un passage particulièrement corsé, obligeant à recharger une sauvegarde.
D'un point de vue plus personnel, quelques séquences m'ont arrachés un "oh non, Amanda... Pourquoi te compliques-tu la vie comme ça?"

Enfin, si l'alien est particulièrement retors et menaçant, il se montre aussi sacrément omniscient! Choix de programmation compréhensible afin d'éviter qu'il se retrouve à l'autre bout du niveau mais un poil frustrant lorsqu'il nous suit de pièce en pièce comme par magie malgré notre extrême prudence!

Mais je pinaille: Alien Isolation est un excellent jeu vidéo, doté d'une esthétique de folie, qui réussi avec brio sa mission de nous faire vivre une aventure immersive et oppressante.
Pour ma part, l'un des meilleurs titres sorti en 2014. J'en redemande!