Alien: Isolation
7.4
Alien: Isolation

Jeu de Creative Assembly et Sega (2014PlayStation 4)

Tends l'oreille, peut-être percevras-tu dans le murmure de l'espace des cris isolés...

Lorsqu'une oeuvre cinématographique majeure est retranscrite dans l'univers du jeux-vidéo, cela se traduit généralement en une dérive totale et outrageuse tant de l'oeuvre originelle que des développeurs et ce n'est certainement pas l'historique Alien Colonial Marines qui viendra me contredire... Alors quand Sega annonçait le développement d'un nouvel épisode, les légions d'indignées que provoqua son prédécesseur étaient en droit de se faire des cheveux blancs. Et pourtant, Creative Assembly livre ici peut-être le plus bel hommage vidéo-ludique de la saga.


En effet, le studio britannique parvient brillamment à retranscrire l'ambiance du premier Alien de Ridley Scott avec une attention toute prononcée aux détails qui ravira les nostalgiques ! Le côté rétro-futuriste assumé apporte une étonnante crédibilité à l'univers et les décors sont plus que respectueux du huitième passager. Les jeux de lumières et la bande sonore merveilleusement effroyables apportent la petite finition qui permet à l'immersion d'être totale. De plus, l'approche Survival Horror a le mérite de délaisser l'action et le bourrinage cameronien des xénomorphes pour se concentrer sur un unique Alien (parfois plusieurs) qui parviendra à vous faire tressaillir à chacune de ces apparitions. Enfin, si ce ne serait pas clair encore, la direction artistique est tout simplement bluffante !


Bien que le scénario se contente de reprendre dans les grandes lignes les fondamentaux de la saga, il possède néanmoins un background très riche. A nouveau, une Ripley est amené à faire face à la menace extra-terrestre et cette fois c'est la fille, à croire que les Ripley ont le gène de la survie en eux, ou de la poisse qui sait... Les événements de cet Alien se situe 15 ans après la disparition du Nostromo. La boîte noire de celui-ci est retrouvé et précieusement gardé sur Sevastopol, une station spatiale délaissée et occupé plus que par quelques humains et androïdes. La Weyland-Yutani monte immédiatement une opération pour aller récupérer la boîte noire de l'appareil et Samuels, un androïde et représentant de la Weyland-Yutani Corporation, propose ainsi à Amanda Ripley de se joindre à l'expédition. Celle-ci, toujours tourmenté par la disparition de sa mère accepte l'offre dans l'espoir de trouver des réponses.


Arrivé sur Sevastopol, elle y découvre une station spatiale ravagée, divisée et dangereuse. La station fut plongé dans le chaos et répondant à un mécanisme de survie, les humains se sont divisées en petits groupuscules isolés et pas très amicaux. On regrettera cependant que les interactions avec ces groupes ne soient pas plus développés et se cantonnent souvent à l'extrême politesse. Les androïdes ont aussi disjonctés et vont jusqu'à s'en prendre aux humains et pour couronner le tout, un xénomorphe traque le moindre bruit. Autant dire que la survie repose souvent sur la discrétion et c'est d'autant plus vrai en difficulté experte. Le détecteur de mouvement deviendra ainsi votre plus grand allié et paradoxalement le pire, en effet, celui-ci émet des petits bips sonore qui peut trahir votre présence. A utiliser avec précaution donc. Le côté survival est encore plus accentué par un système de loot et de crafting assez laborieux tout de même, vous permettant de fabriquer toutes sortes de gadgets qui s'avéreront plus qu'utile au cours de votre séjour sur Sevastopol.


La clef de la survie réside indéniablement dans le mouvement. Restez statique et l'alien vous trouvera, il finit toujours par vous trouver et ce qui fait la force de ce dernier est que sa menace est permanente. Il arrivera cependant que vous n'ayez d'autre recours que de vous cacher et quel sentiment d'impuissance et de détresse ! Caché sous un lit ou un bureau, la porte de la pièce s'entrouvre. Vous entendez le bruit lourd et mécanique du xénomorphe se balader dans la pièce. Vous apercevez soudain les pattes terrifiantes de celui-ci suivis d'une longue queue qui glisse sur le sol. Le stress est à son paroxysme et vous vous étonnerez d'être restez caché là bien après que l'alien ait disparu tant sa menace est pesante. Les parties de cache-cache se simplifieront à mesure que vous distinguerez le pattern de mouvement du prédateur, mais cela n'enlève en rien le plaisir de jeu tant que vous aimiez le genre.


Comptez encore un aspect collecte d'infos qui vous permettra de récupérer des messages écrits et audio qui viendront agrémenter le paysage scénaristique du titre et vous aurez devant vous une bonne quinzaine d'heure de jeu au minimum !


Au final, le soft se révèle être un de mes coups de cœur sur cette génération de console malgré quelques défauts techniques qui n’entache en rien l'expérience. Le sort réservé aux personnages secondaires est souvent trop prévisible malheureusement et ils demeurent sous exploités, néanmoins l'aventure possède un certain charme tout en gardant une cohérence et une vraisemblance qui mérite d'être acclamée. Le côté Die & Retry causé par des points de sauvegarde parfois très éloignés est un réel plaisir, du moins pour moi, par le challenge que cela induit.


Le cliffhanger de la fin laisse présager une possible suite. Malheureusement, le titre n'ayant pas jouit d'un succès retentissant, bien qu'il possède tous les arguments pour, une suite n'est pas à l'ordre du jour. Donc si jamais, vous n'avez pas pu mettre la main dessus encore, foncez sur Amazon le soft est disponible à un prix dérisoire ! ^^

Sipho
7
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Créée

le 18 févr. 2016

Critique lue 261 fois

Sipho

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