Je suis une grande fan de la série Animal Crossing, que je chéris depuis mes neuf ans. J'ai joué quotidiennement à New Leaf pendant quatre ans, et je continue encore aujourd'hui à me rendre occasionnellement dans ma petite ville d'Animagi. Lorsque le nouvel opus de cette merveilleuse série a été annoncé, mon coeur a bondi, je l'ai précommandé et reçu day one chez moi. Gros coup de coeur. L'idée du système de craft, la décoration de la maison au croisement entre New Leaf et Happy Home Designer, et bien sûr la terraformation, absolument tout m'a comblée et me pousse chaque jour à me ruer ma switch pour continuer ma partie.
Toutefois, peut-on réellement considérer cet opus comme le "Breath of the Wild" de la série Animal Crossing ? Je ne vais pas faire la comparaison un peu (trop) facile des outils qui se cassent.
Je vais plutôt m'attarder sur ses défauts qui, pour un jeu sorti en 2020, me semblent presque inadmissibles.
Les menus. Nintendo, que s'est-il passé ? Comment avez-vous fait pour penser à des détails géniaux (ne pas utiliser sa pelle et sa hache sur l'île de quelqu'un d'autre), et oublier un point aussi important ? Mais l'avez-vous vraiment oublié ? Etait-ce volontaire, de passer outre ce défaut gargantuesque ? Je ne comprends pas. Ce point noir, il avait déjà été souligné dans les précédents opus. Alors pourquoi ?! Pourquoi ne puis-je pas manger dix poires d'un coup ? Dois-je les éplucher une par une ?! Et pourquoi ne puis-je pas fabriquer plusieurs appâts en une fois ? Pourquoi, alors que je suis sur ma table de craft située dans mon salon, je n'ai pas accès à mon inventaire ? D'ailleurs, parlons-en, de cet inventaire : était-ce vraiment si compliqué de créer un système de sélection multiple ? Enterrer ses meubles et vêtements dans le sable est presque plus simple que des les entreposer un par un.
La liste des défauts liés à la configuration des menus est encore longue. Je pourrais aussi parler du fait qu'on ne puisse pas acheter plusieurs vêtements d'un seul type (plusieurs hauts, par exemple) dans la cabine d'essayage de l'atelier de couture. Mais je vais m'arrêter là.
Pour qu'il soit élevé au rang de "Breath of the Wild", New Horizons aurait dû réinventer la formule Animal Crossing. Mais a-t-on vraiment besoin de repenser Animal Crossing ?
Animal Crossing est un genre à part entière, la série à elle-seule réinvente la simulation de vie. New Horizons ne repense pas la formule : il s'agit toujours -ne le nions pas- de pêcher des poissons, d'attraper des insectes, et de spéculer le cours du navet. Mais, à sa manière, cet opus apporte un vent de fraîcheur au mode de jeu. On nous donne une vision plus éthique de l'argent : il ne s'agit plus d'amasser des clochettes pour tout acheter, mais de concevoir soi-même ses meubles pour décorer son île. N'oublions pas les Nook Miles, cette nouvelle monnaie qui nous écarte un peu plus du système archaïque de "jrevends tout pour avoir masse thune". Certes, c'est toujours un peu le cas (quel plaisir de revendre ses navets pour deux millions de clo'), mais on finit toujours par se tourner vers cette immense superficie à décorer que représente notre île.
Au final, peut-on considérer New Horizons comme le Breath of the Wild de la série Animal Crossing ? Pas si on essaie de trouver de quelle manière il réinvente la série, parce que ce n'est pas son but
New Horizons a perfectionné Animal Crossing, l'a sublimé et, sans avoir eu besoin de le réinventer, est devenu le jeu ultime de la licence. Là est le point commun avec Breath of the Wild : on n'a jamais autant apprécié jouer à un opus Animal Crossing. Et je ne m'inquiète absolument pas pour la suite de la série, qui a encore de beaux jours devant elle.