Apollo Justice: Ace Attorney
7.3
Apollo Justice: Ace Attorney

Jeu de Shu Takumi et Capcom (2007Nintendo DS)

Je crois que j'ai fini par saturer de la formule Ace Attorney. J'aime bien cette série, mais au fond je pense avoir eu ma dose avec le premier Phoenix Wright. On fait un peu toujours la même chose d'un épisode à l'autre, mais une fois que l'on s'est habitué aux mécanismes, la progression devient de plus en plus lourde : les phases d'enquête où il suffit de louper un détail planqué dans un décor pour être bloqué, les procès où il faut attaquer la bonne phrase pour pouvoir avancer, les pénalités qui obligent à sauvegarder avant toute prise de risque à moins de vouloir se retaper de longues séquences de dialogue interminable, la logique tirée par les cheveux...

Si j'ai continué la série c'est davantage pour les personnages attachants que pour les mécanismes trop figés. Les affaires tirent astucieusement partie du passé des différents personnages pour former une véritable mythologie et donner du sens et de la cohérence au scénario et à l'univers ainsi qu'une profondeur étonnante aux divers protagonistes. Sur ce point, le premier Phoenix Wright et surtout le troisième, sont d'excellents jeux. Si toutes les affaires ne sont pas mémorables certaines atteignent de véritables pics d'intensité (la dernière affaire de Trials & Tribulations).

Tout cela pour en venir à Apollo Justice. J'ai vraiment eu du mal à finir le jeu car il m'a très vite lassé. Je ne sais pas si cet épisode est moins bon que les précédents. En fait c'est toujours la même chose (malgré le bracelet qui permet de détecter les tics des témoins, ce qui complique un peu plus les procès). Sauf que cette fois-ci on a droit à de nouveaux personnages moins attachants que ceux de Phoenix Wright. Et quand on ne s'intéresse pas aux personnages, et par extension aux histoires les impliquant, les défauts de la série que j'ai mentionnés plus haut ressortent et le jeu prend plus la tête qu'autre chose, les dialogues paraissent vraiment interminables, on n'a qu'une envie : expédier les choses au plus vite. Mais agir ainsi multiplie les chances de passer à côté de l'action clé à effectuer pour progresser.

Le seul aspect intéressant du scénario reste Phoenix Wright. J'ai bien aimé son évolution et l'apparence miteuse qu'il a, dès le début du jeu. On a envie de savoir ce qui lui est arrivé. C'est d'ailleurs ce qui m'a poussé à finir le jeu. Malheureusement Phoenix Wright est très discret durant les affaires et ne se révèle que durant la toute dernière partie. Arrivé à ce stade j'étais plus que lassé et j'ai fini le jeu en matant une soluce toutes les trente secondes, comme dans un bon vieux point and click, le genre de truc qui m'agace mais que je ne peux m'empêcher de faire. Apollo Justice est-il un mauvais jeu ? Non. Est-il un mauvais Ace Attorney ? Non. Il a simplement le défaut d'être le quatrième épisode d'une série qui tourne en rond.
benton
6
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le 28 juil. 2011

Modifiée

le 27 sept. 2012

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