Asphalt: Urban GT
4.8
Asphalt: Urban GT

Jeu de Gameloft (2005Nintendo DS)

Ce jeu de voiture me rappelle par certains côtés Metropolis Street Racer. On retrouve ainsi des courses urbaines au volant de bagnoles classes, la conduite étant à mi-chemin entre l'arcade et la simulation. Le comportement est différent d'un véhicule à l'autre (encore heureux, il est normal qu'un hummer soit moins souple qu'une new beetle), mais dans l'ensemble la conduite se base sur des prises de courbes rapides à coup de dérapages contrôlés. Les circuits sont par ailleurs plus ou moins envahis par la circulation, il faut donc éviter les voitures et autres camions qui se traînent comme des veaux. Le jeu nous offre des jauges de boost dès que l'on prend des risques en frôlant les autres véhicules de la circulation ou en leur rentrant dedans de plein fouet en faisant un tête à queue. Certains camions sont également équipés de rampes qui permettent d'effectuer des méga sauts. Mais le plus souvent ces sauts sont incontrôlables et on s'envoie dans le décor. La conduite se révèle plutôt pas mal, même si elle n'est pas aussi nerveuse qu'un bon vieux MSR. Disons que certaines voitures sont assez pénibles à conduire car elles ont du mal à tourner, du coup rien ne vaut des bagnoles moins puissantes mais plus souples à l'instar de la Nissan de base ou de l'Audi TT roadster (tiens, comme dans MSR, jeu dans lequel cette caisse est génialissime). Le problème c'est que l'on ne peut pas tenir tout le jeu avec une seule voiture car les courses du championnat ne sont accessibles qu'à une certaine catégorie de voiture. Donc, on est obligé d'acheter/gagner de nouvelles caisses pour pouvoir participer aux différentes courses et progresser dans le championnat, selon un mécanisme bien connu ayant fait ses preuves. On doit donc se coltiner certaines voitures un peu lourdes.

Ce qui est un peu gênant, en fait, c'est que si l'on n'est pas au taquet à la moindre courbe, on n'a presque aucune chance de gagner. On est quasiment obligé de prendre les virages à fond et déraper autant que possible, si on temporise trop en soignant ses trajectoires on perd trop de temps, la faute à des concurrents qui, eux, sont de vrais kamikazes, roulent à fond, prennent les virages à fond, s'empéguent les murs à chaque tournant mais sans donner l'impression d'être ralentis. Les voitures qui ne sont pas à l'aise dans les dérapages sont un peu chiantes à cause de cela. On est obligé de foncer et on se retrouve fatalement à faire des tout droit dans les virages, et on en chie pour repartir, beaucoup plus que les adversaires. Plus on avance dans le jeu et plus les courses se corsent avec l'obligation d'utiliser de grosses cylindrées qui déménagent mais ne tournent pas, et plus les courses se jouent à l'arrache. Tout le monde fonce, tout le monde se rentre dedans, tout le monde se double et se fait doubler. On ne sait jamais vraiment comment cela va se finir. C'est bien pour l'intensité, mais c'est un peu frustrant car on n'a pas l'impression de contrôler les choses. Néanmoins, je trouve que la conduite s'en sort bien, et les courses au volant des caisses moyennes sont très sympathiques et pleines de vivacité.

C'est dommage que le jeu manque de contenu. Le championnat comporte 35 « épreuves » (composées de plusieurs courses), ce qui n'est pas mal en soi, mais beaucoup se ressemblent car le jeu ne contient en fait que 9 circuits (Paris, Las Vegas, New York, Miami, Bogota, Tchernobyl, Hong Kong, Cuba et un speedway ovale). De ce fait les différentes épreuves reprennent souvent les mêmes circuits, parfois avec le même enchaînement et avec le même type de voiture, accentuant un peu plus l'impression de refaire la même chose, surtout au début où les trois mêmes circuits sont usés jusqu'à la corde. Il faut débloquer une bonne dizaine d'épreuves avant d'avoir droit à de nouveaux circuits, parfois en mode miroir, et à de nouveaux types de courses, à l'image du challenge consistant à éliminer le dernier de la course à chaque check point. Cela aurait pu être un challenge sympathique mais on a surtout l'impression de se faire entuber car on part toujours en dernière position. Avec autant d'handicap, terminer premier relève du miracle. Parfois on n'a même pas le temps de doubler la voiture devant, avant d'atteindre le premier check point et de se faire éliminer (en plus il faut être dans les quatre premiers pour avoir des points, les quatre derniers n'ont rien). Certains challenges s'achèvent donc au bout de quelques secondes. Super. Surtout quand le challenge arrive après une ou deux courses déjà effectuées, de quoi plomber le capital de point que l'on a amassé jusque-là. C'est injuste et dégueulasse, cela ressemble à un moyen déguisé pour rallonger la durée de vie en obligeant le joueur à se retaper des courses. Heureusement, il arrive que les concurrents se plantent eux aussi et ne fassent pas le max de point (il est rare que le jeu détermine un concurrent destiné à être toujours premier quoi qu'il arrive comme c'est souvent le cas dans certains jeux de course, dont Mario Kart, surtout les vieux épisodes).

Mais le jeu dispose d'un autre atout pour rallonger un peu plus la durée de vie de manière artificielle : la gestion de l'argent. Si au début, gagner les courses les unes après les autres suffit à récolter assez de pognon pour acheter les voitures nécessaires à la progression, au fur et à mesure les voitures deviennent de plus en plus chères et il faut alors se retaper les courses déjà remportées pour amasser suffisamment d'argent. Sans parler des possibilités de tuning, dont certaines coûtent un bras. On peut éventuellement revendre certaines voitures mais s'il faut par la suite les racheter pour concourir à nouveau dans des courses n'autorisant que ce genre de voitures, on ne s'en sort plus. Bref, tout cela pour dire qu'au début j'ai bien accroché à Urban GT, avec ses graphismes bien fichus, sa conduite accrocheuse et son ambiance réussie qui en fait un lointain mais digne descendant de Metropolis Street Racer (surtout sur DS). Puis, finalement, la lassitude est vite arrivée, à cause d'un contenu trop maigre et, par conséquent, d'une tendance à la répétition trop excessive pour que le jeu demeure vraiment fun et amusant. Fun et amusant, Asphalt l'est, mais pas très longtemps, en fait. C'est dommage, même si c'est un bon jeu de bagnole.
benton
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le 24 juin 2011

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