Assassin's Creed
6.7
Assassin's Creed

Jeu de Ubisoft Montréal et Ubisoft (2007PlayStation 3)

Le Crédo dans l'cul-cul (traduction française LITTÉRALE)

D'après les manuels d'Histoire, l'Ordre des Templiers a été dissous en 1312 par le pape Clément V, sous l'impulsion de Philippe le Bel, roi des français. 700 ans plus tard, Desmond Miles, simple barman newyorkais, va découvrir à ses dépends que la réalité est un poil différente : les Templiers existent toujours, mais opèrent désormais dans la clandestinité, telle une bonne vieille conspiration xfilesienne ou un lalilulelo metalgearien. Il apprend de plus qu'il est un descendant des Assassins, une organisation qui s'oppose au Temple depuis des générations…


De par leur société écran Abstergo, les templiers modernes ont fait une importante découverte : chaque individu garde "en mémoire" le vécu de ses ancêtres dans son ADN. Ils ont alors mis au point l'Animus, un appareil permettant de lire cette mémoire génétique, et kidnappé plusieurs descendants d'Assassins, dans l'espoir de découvrir la localisation des fragments d'Eden, artefacts soit-disant dotés d'immenses pouvoirs hérités de la "Première Civilisation"… Desmond, aka "sujet 17" (je vous laisse deviner le sort réservé à ses prédécesseurs), se retrouve contraint de coopérer, et de revivre la vie de son ancêtre, l'assassin Altaïr Ibn La'Ahad


En 1191, Altaïr est un maître-assassin puissant et respecté. Bien qu'étant encore très jeune, il s'est très vite hissé au sommet de la hiérarchie de la confrérie, mais a gagné en retour ce que j'appellerais un beau melon. Par excès de confiance, il va bafouer les trois principes du crédo de l'Assassin lors d'une mission capitale, entraînant la mort d'un camarade et la venue de l'Ordre du Temple aux portes de Masyaf, le siège de la confrérie. Bien qu'il parvienne à les mettre en déroute, Altaïr est destitué de ses titres par le grand maître Al-Mualim, qui lui impose une mission difficile comme ultime chance de se racheter : assassiner 9 templiers influents -dont leur chef Robert de Sablé- résidant dans les villes de Damas, Saint-Jean d'Acre et Jérusalem


Bien entendu, ces cibles étant des personnages importants, ils sont fort logiquement sous haute protection. Altaïr devra donc en apprendre plus sur celles-ci, sur leurs habitudes, leurs hommes de confiance et leurs différentes relations, pour savoir où et quand frapper. Concrètement, une enquête se déroule toujours de la même façon : arrivé en ville, on repère les plus hauts bâtiments de la ville, qu'on escalade jusqu'au sommet dans le but de se "synchroniser" avec l'environnement, ce qui fait apparaître les missions préliminaires sur la carte. Elles sont principalement de quatre types différents : espionner une conversation, tabasser un indic, voler un document important ou encore rendre service à un camarade en échange d'information(s). Si trois de ces missions sont suffisantes pour pouvoir engager l'assassinat, il vaut mieux en faire plus (voire toutes) car certains renseignements peuvent véritablement faciliter le passage à l'acte…


Si ces missions sont répétitives et un peu rébarbatives, l'assassinat en lui-même est relativement libre. Il convient surtout de réfléchir un minimum à son itinéraire de fuite une fois l'objectif exécuté. Il faut notamment repérer les cachettes potentielles, de même que l'emplacement de ces foutus archers postés à des endroits stratégiques sur les toits de la ville. Mais si l'affrontement direct est inévitable, tout n'est pas perdu pour autant, Altaïr étant loin d'être un manche à l'épée. Et puis les ennemis sont cools, ils attaquent à la queue-leu-leu, tandis que la contre-attaque est très efficace (mais un peu moins que dans ses suites). Il faut tout de même se méfier de deux choses : déjà, si vous ne tuez pas la cible du premier coup, il se peut qu'elle cherche à s'enfuir, ce qui entraînera l'échec de la mission. De plus, évitez si possible de faire face à un croisé lors de cette phase finale (le mieux étant de les éliminer avant d'enclencher l'assassinat) : déjà qu'en temps normal, ce sont des adversaires redoutables, alors entourés de sbires avec un objectif qui cherche à se tailler, ça devient juste un calvaire…


Dans son ensemble, en mettant de côté le "défaut" des ennemis qui attaquent chacun leur tour, l'IA est plutôt correcte, même si on n'est pas à l'abri de quelques comportements parfois étranges, aussi illogiques qu'imprévisibles. Ce qui n'est pas le cas du reste de la technique, en particulier cette version PS3 qui peut parfois subir de sévères chutes de framerate. MAIS CE N'EST RIEN À CÔTÉ DES FREEZES PURS ET SIMPLES DU JEU, QUI COMME CHACUN LE SAIT SONT EXTRÊMEMENT BÉNÉFIQUES POUR LA MACHINE… Même avec la dernière màj en date, la 1.10, le problème n'est toujours pas totalement résolu, même si beaucoup plus rare. La version 360, bien mieux lotie, est donc à privilégier si vous possédez la bête (moi, à l'époque, je n'avais qu'une PS3…).


En revanche, la DA est superbe, quelle que soit la version et malgré le temps qui passe inexorablement. Les quatre villes sont crédibles et parfaitement architecturées, et on note une bonne quinzaine de modèles de pnj différents, là où la plupart des jeux se contenteraient de moitié moins. Il ne manque plus qu'un cycle jour/nuit pour véritablement se croire en Terre Sainte, en 1191… On peut toutefois critiquer des environnements un peu vides entre les cités palestiniennes…


C'est pas mal non plus niveau sonore, avec des musiques se voulant tantôt discrètes (lors des phases d'infiltration et d'exploration), tantôt rythmées (lorsqu'on est repéré et/ou qu'un combat s'engage), mais le must reste l'ambiance plausible dans les villes, avec les prophètes annonçant la fin du monde, les altercations entre les soldats et la population, les marchés où les commerçants nous assourdissent de leurs interpellations, ou encore les chants religieux près des lieux de cultes… Signalons enfin un doublage français plutôt de bonne qualité, même si une version dans la langue locale pour encore plus de réalisme (sous-titrée of course) n'aurait pas été de refus…


Au final, Assassin's Creed est un jeu bancal mais plaisant. Il est criblé de défauts : répétitif, peu d'à-côtés (pour un open world), technique aux fraises et un poil trop facile, mais ceux-ci sont largement compensés -à mon sens- par son esthétique, son contexte historique, son scénario pas trop mal ficelé, ou encore ses nombreuses possibilités de gameplay tirant partie de toute la verticalité de l'environnement. Et puis honnêtement, quel autre jeu nous permet de voyager dans un cadre aussi chouette et exotique que la Palestine, à l'heure où dans la réalité, ce même voyage paraît un brin dangereux, surtout si comme moi on ne fait pas couleur locale ?…

Wyzargo
7
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le 3 avr. 2016

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Wyzargo

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